25 mai 2007

Yéliz K : a cosmic reggae dub interview

yeliz k, inayi Le nouvel album "Inayi" de Yéliz K vient de sortir : 5 titres qui sont à télécharger gratuitement sur leur site en cliquant ici : ,
Cet album fait suite à "ALDEBARAN" sorti en 2005.
Yéliz k est un groupe à suivre assurément, une musique aux accents trip hop reggae–dub (et bien plus encore) , qui vous emporte dans son rêve...
et à voir absolument en concert.
Mais laissons Caroline Kabalu, la voix de Yéliz K nous parler du groupe et d’ "Inayi".

Caroline Kabalu, yeliz K
Tout d’abord Caroline Kabalu, peux tu te présenter ?

Bonjour, je suis la chanteuse du groupe YELIZ K. . Nous avons créé le groupe avec le bassiste Pascal Tremblay, en 2004 .


Peux tu nous présenter le groupe Yéliz k?



YELIZ K. est composé de quatre musiciens : je suis la chanteuse, Pascal Tremblay à la basse, aux choeurs et aux samples, Claude Chauveau à la batterie, et Philippe Tremblay à l'orgue Hammond, aux machines et au mélodica. Nous considérons également notre ingé son Ossmann comme un membre essentiel du groupe.



Pourquoi avez vous choisis Yéliz K comme nom ?

YELIZ est le prénom d'une petite fille d'origine turque que j'ai rencontrée au cours d'un voyage. Le K. est l'initiale de mon nom . L'idée était d'évoquer un univers à la fois féminin et universel, comme une invitation au voyage et au mystère.



L’album « inayi » vient de sortir, quand avez vous commencez à le préparer ?

Nous avons choisi 5 titres de notre set-list concert parmi une douzaine de morceaux, que nous avons joué sur un bon nombre de scènes en 2006.



Peux tu nous parler de sa fabrication ?

En janvier 2007, nous avons réalisé les prises de son dans un esprit très live, avec très peu de re-re. Le mixage de ces 5 titres a été réalisé en collaboration avec notre ingé son Ossmann et Aurélien Paviot. Pascal le bassiste et Ossman ont ensuite apporté les effets dub .
Seoh a réalisé le mastering. Nous l'avons souhaité très roots et assez chaud, proche du son live.
"the way":



Qu’elle est la signification d’ inayi ?


INAYI signifie « 4 » en dialecte Tshiluba (Congo Kinshasa). Le chiffre 4 symbolise l'unité entre les 4 membres du groupe sur scène. Le 4 évoque la force, la solidité, la rigueur, à l'image d'un carré mystique.

yeliz k
Quelle est la différence musicalement mais aussi dans la démarche avec l’album précèdent "ALDEBARAN " ?
ALDEBARAN avait une couleur ethno-world, très minimaliste, avec très peu d 'effet, plus proche du format chanson. Avec INAYI, notre orientation dub s'est vraiment confirmée, mais nous tenons toujours à garder la puissance organique du chant, qui se mêle aux samples pour donner un son spécifique.


Comment définissez vous votre musique ?
Nous aimons la qualifier de Cosmo-Reggae-Dub. Pascal apporte ses influences reggae-roots jamaïcaine et dub , de mon côté, ma culture métissée France-Congo m'amène à écrire à la fois en français, anglais, et divers dialectes africain, d'où la dimension « Cosmo » ... cosmique ?.


Quels sont les concerts prévus pour cet été ?
Nous jouerons principalement dans la région Ouest de la France . Le prochain concert sera en Bretagne pour le festival « Coeur au Mali », dans le cadre d'un projet de co-développement pour construire une école là-bas.


Y a t’il des concerts qui vous ont laissés un très bon souvenir ?
Oui, notre tout premier concert, à Grenoble, nous a laissé une très belle sensation : ce fut un beau moment de partage avec le public. Chaque concert est pour nous l'occasion d'une belle rencontre, intense et unique.

yeliz k
Peux tu nous parler d’ALDEBARAN ?
ALDEBARAN est le nom d'une étoile qui brille au loin, et qui réunit en pensée tous ceux qui sont séparés par une grande distance géographique. Ils regardent ALDEBARAN au même moment, et leur coeur est empli de joie.
ALDEBARAN représente aussi la constellation du Taureau, et symbolise la dimension créatrice de la femme.
"nalali":
yeliz k,aldebaran
Peux-tu nous dire quelles sont tes influences musicales ?


Les grandes voix noires du reggae, Bob Marley, Horace Andy, Winston Mc Anuff ; Le feeling de Jamika avec les Zenzile, le trip-hop des Massive Attack., ...



A propos du dub peux-tu nous dire les groupes que tu affectionnes particulièrement ?
La source du dub, King Tubby, Lee Scratch Perry, Scientist, mais aussi en France Zenzile et Kaly Live Dub.



Es ce qu’on peut dire qu’ « Inayi » est une musique de transe ?

Il y a un côté mystérieux et envoûtant dans ce titre, il y est question d'un chaman, et la musique évoque effectivement une transe, un phénomène hypnotique...



Comment es- tu venue à la musique et particulièrement au chant ?


Par une succession de rencontres fortuites. La plus décisive à été celle de Pascal qui jouait à l'époque dans le groupe de reggae nantais Djama. De cette rencontre est né le projet YELIZ K.


Tu chantes en anglais et Français mais aussi en, Swahili, Tshiluba,
Et Lingala, peut tu nous parler de ses dialectes ?


Chanter en plusieurs langues représente pour moi la possibilité d'établir un pont entre les cultures. C'est une manière d'abolir les distances entre les peuples, de jouer avec la rythmique des langues pour les mettre au service de la musique. Les textes véhiculent des messages de paix et de fraternité. A travers l'emploi du Swahili, Tshiluba, et Lingala, je rends aussi hommage à mon père qui est originaire du Congo-Kinshasa, où sont parlés ces différents dialectes.
Peux tu nous expliquer ou traduire un bout de texte ou un refrain ?
Dans INAYI, une jeune fille parle de l'homme à qui elle est promise. C'est un valeureux guerrier qui a quitté son village en quête de la lumière. Il parcours le vaste monde, et rencontre un chaman, qui l'aide à réaliser que ce qu'il cherche était à portée de main.

Peut tu nous parler du Congo?



Le Congo est un pays magnifique, meurtri depuis de nombreuses années par les politiques en place . Je le porte dans mon coeur et dans ma tête, il est une référence intérieure, avec des images de grands lacs et d'immenses étendues. Je dédie mon chant à toutes les diasporas, et à tous ceux qui se sentent citoyens du monde.

yeliz k Merci caroline, et tout Yéliz k, on souhaite une longue route à « Inayi »
Et je te laisse le mot de la fin :


« Merci à Roots n'Culture. Je salue toute l'équipe et bravo pour votre travail. Love & Respect à vos lecteurs, à bientôt sur les routes. »
interview by yogi.

23 mai 2007

proverbe de Guinée

« Quand les fourmis se mettent ensemble, elles peuvent transporter un éléphant »

16 mai 2007

Seyni et Yéliba : interview

seyni kouyaté Interview de Seyni Kouyaté, le 28 avril 2007 à l’Observatoire de Cergy.

Tout d’abord Seyni, es ce que tu peux te présenter ?


"Moi c’est Seyni Kouyaté,
Je suis d’une famille musicienne de père en fils qui vient tout droit de la Guinée-Konakry,
On nous appelle les griots,
Mais notre nom de famille c’est Koyaté,
Donc je me présente, je m’appelle Seyni Kouyaté

On est à quelques heures du concert à l’observatoire de Cergy,
Qu’est ce que vous allez jouer ce soir ?


Ce soir on va faire le même spectacle qui est sur notre album qui s’intitule « Liberté », donc le dernier album, parce que nous sommes toujours sur la promotion de l’album,
Donc ce soir ce sera le feu avec " Liberté ".
Le 5 mai, on joue avec Macka B à Chambéry,
Et puis on va jouer aux musiques métisses le 16 et le 17 mai, musique métisse à Angoulême
Et après nous allons partir en Espagne, en Allemagne, en Autriche…
Donc en gros, pour dire un peu les détails aux gens, aux fans, il faut allersur www.seyni.com comme ça il y a toutes les dates, parce que moi je n’ai pas toutes las dates en têtes.

Quels sont les concerts qui vous ont laissés le meilleur souvenir ?

Les journalistes, on me pose toujours cette question, la même question, c’est à dire répondre ou ça bouge beaucoup, ou ça plait, mais moi je vais être franc, notre musique Yankadi reggae partout ou on le joue ça fait bouger,
Partout, vraiment.
Je peux un peu parler de géographie, du nord au sud, de l’ouest à l’est, au centre,
Partout où on fait cette musique …
C’est une sorte… on dit, bon c’est par pour faire peur aux gens,
On envoûte avec notre musique, avec notre parole…

peut tu nous définir le reggae Yankadi ?

seyni et yéliba, n'tara Le reggae Yankadi, c’est une fusion, On peut dire ça un peu pour les occidentaux, mais pour moi ce n’est pas une fusion, mais pour éclaircir un peu pour les occidentaux je peux dire comme ça.
Le reggae yankadi, au fait c’est une rencontre des rythmes traditionnels africains, précisément de l’Afrique de l’Ouest avec le skunk jamaïcain.
On retire le skunk jamaïcain dans ma musique et tu as le Yankadi. Et le skunk, moi j’appelle ça le reggae aussi comme les jamaïcains les disent.
C’est pour ça je dis Yankadi reggae ou reggae yankadi.
Et donc l’influence qui est sur ses jamaïcains envers leur terre natale qu’ils appellent la terre promise en Afrique, c’est le battement du cœur qu’ils ont sortis de nyahbinghi. Et ce nyahbinghi prend sa source dans le Yankadi qui est vraiment l’Afrique de l’ouest, ou le rythme précisément c’est dans ma guinée natale, basse guinée qu’on joue ce rythme.
Donc on prend le battement du cœur de nyahbinghi, et c’est le même truc, même chose si je peux le dire comme ça, avec mon yankadi.
Donc le skunk yankadi ça te donne le reggae yankadi.
Mais de la manière aussi que moi Seyni je place mes paroles dans ce skunk yankadi reggae, la manière que j’apporte mon côté griot, en tant que Kouyaté, C’est ça, tout ça qui fait ma musique que j’ai appelé yankadi reggae, Une manière de faire la différence sur le marché, Car si on écoute Tiken jah qui est mon voisin côte d’Ivoire, on écoute Alpha Blondy qui est mon voisin côte d’Ivoire Moi Seyni de Guinée, je dois faire autre chose pour que les gens ils puissent faire la différence sur le marché, voilà.
Mais cette différence elle est déjà faites pasque moi je suis Kouyaté Du moment ou j’ai décidé de faire le reggae proprement dit, je rajoute mon coté Koyate dans le reggae, je l’ai appelé Yankadi reggae, voilà.

Comment as tu connu la musique reggae ?

seyni et yéliba, liberté Ma première inspiration…
La première cassette que j’ai écouté, il y avait beaucoup de fusion, beaucoup d’artistes, y ‘avait Aswaad, y’avait Bob Marley, y avait Burning spear, y ‘avait Skatalites, y avait le grand frère Culture, y avait Ras Michael, sur la même cassette.
C’est une personne qui me l’a offert, et qui avait fait ses variétés comme ça, sur sa cassette, et cette personne faisait ses études en Sierra Leone, c’est un pays anglophone, qui fait frontière avec mon village natal, Et cette personne, moi je suis de Maoula Dina ce village qui fait frontière Et pour passer de l’autre côté de la frontière il faut des gens qui connaissent les petits passages fol fol, on dit ça dans notre langue Et moi j’ai aidé cette personne à passer de l’autre côté parce que je suis natif des petits villages, donc je connais les petits clandestins, comment on peut faire passer quelqu’un à la frontière parce que c’est une grande frontière entre la Sierra Leone et la GuinéeMon village.
Et donc cette personne pour me récompenser, il a vu que j’aime la musique beaucoup, il m’a laissé cette cassette, mais ça date de longtemps, ça date, si j’ose dire, ça date des années 95, 96.
C’est comme ça que j’ai écouté le reggae et le reggae c’est inscrit en moi et est rentrer.
Bon c’est une musique universelle le reggae Dès qu’on écoute, de suite tu comprends les paroles, De suite ça te motive.
Parce que nous à l’époque d’ailleurs on venait d’avoir notre indépendance.
Donc quand j’écoute bob Marley, les revendications qu’ils disaient, j’ai dit ah bé oui on a bien fait nous la république de Guinée de demander notre indépendance.
Liberté !C’est pour cela que j’ai appelé l’album "Liberté" !

Seyni en concert Es ce que tu peux nous définir ce qu’est un griot ?

Un griot,
C’est un historien, c’est un géographe, parce qu’il connaît l’histoire de la généalogie de toutes les ethnies qui l’entoure
Et il connaît la géographie de tout les endroits qui l’entourent parce qu griot quand il y a la fête, baptême, c’est lui qu’un vient voir, quand y a mariage c’est lui qu’on vient voir,
Imagines toi, aux alentours de Cergy Pontoise, un griot s’installe.
S’il y a baptême a coté, il vient le voir, viens amener notre baptême, viens animer notre mariage, viens animer notre cérémonie.
En Afrique quand y a cérémonie y a pas un griot, cérémonie ne peut pas être.
Oui ça ne se passe pas bien.
Quand y a baptème y a pas un griot, y a pas l’ambiance, ça se passe pas bien.
Quand y a mariage tu n’as pas un griot, cela se passe pas bien.
Donc le rôle du griot c’été à l’époque, au temps jadis, c’été tout ça.
Mais en même temps c’été le conseiller des rois.
Parce qu'au temps passé c’était des rois qui gouvernaient, si j’ose dire comme ça.
Donc ces rois, leurs conseillers à coté, il y avait toujours un griot, c’est le griot qui disaient au roi, « ha mon roi aujourd’hui, ta population ne va pas bien, ta population a faim, fais quelque chose pour ta population, et de suite le roi il se lève, il demande à ses guerriers, ou bien a ses employés, faites ça pour ma population parce que mon griot m’a parler ! Parce que le griot est écouté en Afrique au temps jadis mais aujourd’hui le griot est écouté par les dictateurs qui ne veulent pas que les griots disent la vérité.
Parce que quand ça va pas chez moi soit en côte d’Ivoire soit au Sénégal, soit en Guinée, j’ouvre ma bouche moi en tant que Seyni Griot.
Je dis à mon général Lassana Conté,
On veut le changement mon général, il faut que ça change !
La population crève, la population souffre, le prix du sac de riz est monté, faut diminuer !
Et si ce président prend ça comme attaque, alors moi je dis les temps ont changer car au temps jadis c’est les griots qui disaient ça au roi . Et les rois appliquaient !

Donc maintenant, Le rôle du griot a changé ?

Ben oui ! Avec les dictateurs qui sont aux pouvoirs ! parce que maintenant on parle plus, ce n’est plus au roi, c’est les président ! et ces présidents sont élus . Des fois on dit législativement, pfou ! Moi je dis ça c’est pas vrai. Parce qu’ils sont toujours élus par leurs grands patrons de l’occident, avec eux ils traitent le bizness et la population à côté crève.
Au temps d’avant, je parlai toute à l’heure de mes grands pères les griots des rois, eux y avait pas ces conneries comme ça : un roi ne se laissait jamais manipulé.
D’ailleurs les historiens ils le savent, les grands rois africains, je cite : Sounyata Keita, Soumagourou Kanté, armouri samouritouri, Alpha Yayalenyo, ceux la y avaient les griots à côté qui leurs conseillers donc ils n’ont pas laissé la porte ouverte pour que l’Afrique sombre dans la dégringolade qu’elle est aujourd’hui.
Et donc moi comme tout le monde , Alpha, ou tiken, Touré Kunda ou quelqu’un d’autre, Lucky Dube de sud Afrique, on revendique la même chose : il faut que ces présidents la réfléchissent :
Dire qu'au temps de nos grands parents, les places que l’on a la, on a pris les places des rois.
On nous appelle pas les rois, on nous appelle les présidents, mais il faut qu’on fonctionne comme les rois, pour que ça s’arrête ces guerres en afrique. Donc le rôle du griot c’est tout ça.

La parole du griot dérange maintenant ?

Ils sont écoutés par la population
Ça dérangeait pas les rois au contraire, ça les poussés pour qu’ils maintiennent bien leur fauteuil, ils écoutaient les griots mais aujourd’hui avec modernisation du temps, les choses ont changés, c’est cela qu’on appelle à côté des présidents les conseillers des présidents, c’est pas les bons conseillers, il faut qu’on prennent les griots pour conseiller un président, lui dire ce qu’il va pas dans le pays.Parce qu’un griot quand ça va pas il le dis ! Ah bé oui, quand ça va pas dans le pays, comment veux tu que lui il fait la fête, il peut pas faire mariage, parce que ça va pas dans le pays les gens sont pauvres, il peut pas faire baptême.

guinéeIl y a eut des émeutes en janvier en Guinée :

Des émeutes oui beaucoup, je vais en parler, d’ailleurs allez y sur le site Afrique, ceux qui ont les internet, vous allez sur ce site et vous allez voir, vous tapez sur ma Guinée vous allez voir, ce n’est pas encore finis, ça continue mais en douceur. Parce que le 20 janvier, ça a commencé le 19 soir, le syndicat le 20 dans la rue pour réclamer que le sac de riz coûte cher.
C’est l’aliment principal ça pour les guinéens, comme tous les africains. Si le riz coûte cher, mais attend, comment mon cousin il va manger, comment mon neveu il va manger.
Donc les syndicats sont descendus dans la rue pour dire il faut que ça change.
On veut mourir pour le changement !
Ouais, changement, il faut que ça change !
J’ai même un titre que j’ai composé de suite quand j’ai vu l’événement.
J’ai pris leur parole : il faut que ça change !
C’est le titre delà chanson. Mon général il faut que ça change !
Donc les syndicats dans la rue, et de suite la population les suits.
Qu’est ce que les militaires font, ben ils tirent sur la population, les gens ils meurent !
Au niveau vérité, on ne sait pas combien il y a eut de morts.
Mais officiellement ils ont annoncés 121 et mille et quelques blessés, voilà.
Mais il y en a eut beaucoup plus.
On connaît le scénario, on connaît la chanson, quand ça dégringole, surtout un régime militaire. Les armes dans les mains de tout le monde.
C’est à dire tous les militaires dans la rue, et ben ça a dégénéré.
Tu vois et sur ça la population ne s’est pas laissé faire, ils ont continués même si on va les tuer mais ils veulent que ça change.
Mais du coup le président il a compris, à moitié parce qu’il a mis un premier ministre mais de son côté. Quelqu’un qui est de son côté.
La population a dis non, les syndicats ont dis non,
C’est nous qui doit mettre quelqu’un à cette place, c’est à dire premier ministre. Parce que ce que je comprend de l’histoire, mon président il occupé tous les deux postes. Lui président, en même temps premier ministre. Faut être gourmand pour faire ça. Ouais, faut être vraiment gourmand.
Alors la population les syndicalistes ont dis, non c’est nous qui doit choisir la personne qui doit représenter et donc du coup au bout d’un certain moment, le président a replié, il a compris et dis il faut que je cède et il a cédé, la population a mis quelqu’un.

Il y a donc une amélioration ?

Il y a une amélioration petit à petit politiquement mais depuis l’émeute, ce qui c’est passer janvier , certain militaire chopent au contrôle du gouvernement , c’est ça il dit et puis il font des bêtises, c’est à dire ils continuent à traumatiser la population mais en cachette, voilà, en discret .

A propos des émeutes en Guinée on a parlé d’un possible embrasement de la région, Afrique de l’ouest:

Avant que ça dégénère chez moi, cela a dégénéré au Libéria d’abord qui est frontalier avec ma Guinée,a près ça a dégénéré en sierra Leone qui est frontalier avec mon village, ou mon village les habitants de madina oula auront accueillis beaucoup des réfugiés sierra léonais à l’époque. Cette même époque que moi j’ai eut peur de la tête de ma maman et mon papa je les ait pris à Madina Oula ou j’avais acheté un petit terrain dans la capitale conakry. Je les ait fais amener la bas parce que ça a dégénéré ; la guerre de Sierra Léone, ça a commencé à rentrer en Guinée. La guerre du Libéria a commencé à rentrer en Guinée. Moi j’avais un peu un pied en Guinée à l’époque.
Alors l’Afrique embrasé de la guerre.
Moi je dis pas j’accuse mais je dis à l’homme blanc d’arrêter de fabriquer les armes parce qu’ils fabriquent ces armes, lui il s’en sert mais quand il en a beaucoup de stock, il va le vendre, à mes parents à mes frères en Afrique ;
Et quand la population réclame ces droits c’est ces mêmes armes que les militaires ils prennent pour tuer mes frères, mes sœurs, papa, maman, en afrique.
Donc Afrique embrasé de guerre, le rôle de la Guinée, je peux pas dire politiquement, mais humainement la population guinéenne a beaucoup accueilli des réfugiés des pays alentours.
Quand ça a dégénéré en côte d’Ivoire, j’ai vu. Nous somme frontalier avec la côte d’ivoire, on a accueilli les ivoiriens moi même j’avais des potes ivoiriens qui faisaient, parce que j’été en côte d’ivoire parce que j’ai fait 10 ans en côte d’ivoire j’avais des potes ivoiriens qui faisant leurs études journalistes.
Je les aie retrouvés en guinée en 2003, 2004. Ils exerçaient leurs métiers la bas parce qu’ils avaient peur de leur tête en côte d’ivoire.
Et donc le rôle de la Guinée au niveau de la population ça été très sympa. Ça été ouvert. Parce que moi je le dis dans tous mes messages. L’Afrique, surtout ces pays la que je viens de citer, on avait pas de frontière avant, on nous appellait l’empire mandingue. Le temps des rois que je te disais parce que ça dégénéré pas non,
Et donc un ivoirien pouvait venir en Guinée, un guinéen pouvait aller en côte d’ivoire, un sénégalais pouvait rentrer, on cheminait entre nous comme ça. Mais du moment ou les frontières ont été installés et voilà ce qu’il se passe. Et donc le rôle de la guinée je l’aurai dis. Au niveau de la population je connais pas le rôle politique, parce qu’il y a des murmures qui sont passés politiquement pour la guerre du Libéria, pour la guerre de Sierra Léone. Mais comme je connais pas réellement les clefs fondamentales Je peux pas les affirmer. Mais je connais clefs fondamentales rôle population guinéenne, la je l’affirme, ça été positif.
Parce qu’ils on aidé leurs frères, ils ont sauvés les frères Libérian, ils ont sauvés les frères sierra léonnais, ils ont sauvés les frères ivoiriens .et même quand ça a dégénéré Guinée-Bissau parce que Guinée-Bissau ça a dégénéré longtemps la bas.
On a pas parlé de pays de Amílcar Cabral, c’est eux qui se sont battus pour l’indépendance de l’Afrique, pour leurs pays,
Sékou Touré de la guinée, Kwame NKRUMAH du Ghana, Lumumba ! Patrice Lumumba du Congo, Marien Ngouabi du Congo, les deux Congo parce qu’ils y avaient Congo Brazzaville et Congo Kinshasa voilà.
Modibo Keita du mali, Et donc ces gens c’est les brave têtes, Thomas Sankara du Burkina Faso, c’est les braves ! c’est les braves gars si j’ose dire comme ça, c’est les héros ! Pour l’Afrique ce que je cite.
Et donc l’Afrique aujourd’hui, après ces braves gars ce qui nous gouvernent aujourd’hui, non ils sont pas braves ils se sont laissé manipulés par les gros patrons de l’occident.
Par les Etats Unis par la France par l’Allemagne par la France, l’Allemagne, ainsi de suite, Espagne, ainsi de suite …
Les grandes puissances.
patrice lumumba Et ton groupe Yéliba ?

Yéliba , c’est mon bras droit, les gens ils vont se demander, mais bras droit avec tous les 5, mais oui les 5 c’est mon bras droit, et c’est des jeunes que j’ai rencontrer quand j’ai arrêté avec Rootsaba, l’ancient groupe, mais depuis…
Moi je croyais après rootsaba ma carrière allait un peu chamboullé, mais non.
Mais après quand j’ai rencontré Yéliba, ça fait que monter maintenant d’ailleurs, ça veut dire y a de l’avenir encore devant, c’est pas encore fini. Et donc les yéliba c’est vraiment mon bras droit, j’ai tout dis, vraiment, en disant à quelqu’un tu es mon bras droit.
C’est eux qui me soutiennent, on travaille collectivement, ils sont pour moi comme mes petits frères, c’est ça d’ailleurs le secret entre nous. Parce qu’on est comme famille, donc voilà. On est comme famille et comme je suis plus âgé qu’eux, ils m’appellent grand frère, tous.

D’ailleurs ton frère fait partie du groupe :

Il y a mon jeune frère qui fait partie, oui, qui joue balafon Nabi Kouyaté, oui.

NABY KOUYATE

Puisqu’on parle de balafon, es-ce la spécificité musicale des koyaté ?

On en a deux, 3 même,
Parce qu’un Kouyaté, s’il te joue pas balafon, il va te jouer la kora, s’il te joue pas la cora il a une belle voix.
Je vais citer l’une des très belle voix qui est sorti des koyaté, c’est el hadj sory kandia koyaté, je le répète : el hadj parce qu’il a été à la Mecque, c’est pour cela on dit el hadj. Sory Kandia Kouyaté c’est l’une des plus belle voix de l’Afrique mandingue, ceux qui l’ont écouter ils savent de qui je parle.

sory kandi kouyaté

Donc lui ce n’est que mon grand oncle. Donc spécificité des Kouyaté, on a ces trois choses : la voix, la kora, le balafon.
Mais moi Seyni, avant que je fasse venir mon petit frère, avant que je commence à faire mon reggae, je suis retourné au roots, en racine d’abord.
En me disant attention à ce que tu veux faire : si tu veux faire le skunk jamaïcain, et tu veux mettre ton yankadi derrière, ajoute ton balafon, comme ça apportera l’originalité.
Comme j’ai dis tout à l’heure, faire la différence, parce que c’est notre vie, c’est ma vie, je vais vivre de ça, donc le marché aujourd’hui est envahi de plein de sons, donc moi mon son, c’est la différence, le balafon, qui est l’essence de notre Yankadi reggae et il n’est joué que par mon petit frère qui est Nabi kouyaté.

Tu chantes en anglais en français mais surtout en mandingue :

Très simplement pour que mon Afrique, mon mandingue comprennent ce que Seyni dit, …
Je sais tu vas me dire pourquoi en français ou en anglais mais pour que les français comprennent aussi, les anglais ils ont leur langue universelle. Voilà.
C’est pour faire passer le message aux grandes oreilles, mais c’est pas grandes oreilles au temps jadis, mais à plusieurs oreilles voilà.

Es ce que tu peux nous dire quelques mots en mandingue ?

Quand l’être humain vient au monde, tu nais tu grandit, de suite l’intelligence vient dans ta tête, tu dis à ce monde sa va avec le courage,
Moi Seyni mes grands parents, mes ancêtres, c’est ça on m’a fait comprendre d’abord, quand j’ai commencé à comprendre la vie, on m’as dit attache bien ta ceinture, c’est gros ce qu’on dis, attache bien ta ceinture et prend courage pour amener ta vie et sois humble en amenant cette vie. Et je crois c’est les bonnes paroles que toute bonne famille donne à son enfant ou a sa fille voilà c’est ça que je t’ai dis dans ta langue.

Et la danse ?

Oui j’ai fait la danse, je fais toujours la danse, mais c’est que j’ai arrêté de donner des cours, sinon avant je donnais des cours de danse.
Parce que je suis quelqu’un qui est beaucoup humanitaire, les cours de danse c’été financer les containers que je demandais de l’aide pour mon village, pour l’hôpital, l’infirmerie, l’école primaire, le collège pour que je puisse financer ces choses la.
Mais ça me faisait partager des deux cotés, c’est à dire ma carrière en tant que Seyni chanteur messager et Seyni chorégraphe, donneur de cours de danse, et je pouvais pas suivre les deux, donc pour l’instant j’ai arrêté les cours de danse je me suis consacré que sur ma carrière de la musique.
Mais Sinon je suis danseur, parce qu’en Afrique ça va ensemble.
Moi d’ailleurs on m’a toujours dit au départ j’avais honte de chanter mais danser j’avais pas honte quand j’étais gosse parce que dès qu’il y a baptême, y a mariage mes parents ils veulent que je m’assois derrière balafon mais moi j’aimais danser, ce qu’ils jouaient j’aimais beaucoup. Donc la danse je l’ai eut en même temps que la musique j’ai grandit avec.

Merci Seyni, on vous souhaite un bon concert, et le meilleur avec les yéliba,
Comme à notre habitude, on te laisse le mot de la fin :


Remercier le site, remercier toi, merci beaucoup à toute l’équipe, Et on dis ça chez moi on est ensemble !
interview by yogi

14 mai 2007

Manjul : dub to mali 2 "Jahtiguiya"

Manjul, dub to mali 2 Dub to mali 2 : la marque de fabrique de l’Afrique :
Le jour se lève sur le nouvel album de Manjul « dub to mali 2 » sorti il y a quelques jours : le 30 avril exactement et qui fait naturellement suite au premier "faso kanou, dub to mali" qui est sorti en 2005. l'humble ark est de retour... let jah be praised.
Voici donc le nouvel album de Manjul, "dub to mali 2, Jahtiguiya". jahtiguiya, c’est un jeu de mot avec diatiguiya qui signifie "Hospitalité". Un album fait à Bamako au mali ou l’humble ark est installé. On retrouve les sonorités propre à Manjul, sa patte si particulière, tous cela fait dans la plus pure tradition dub. Et ça sonne manjul : pas de souci la dessus. Un album dub roots au message de paix, préparée et mûri, … et qui respire la sérénité.
(Pour rappeler l’histoire du voyage musical de Manjul et de son humble ark studio mobile qui a d’abord existé a Barbès puis a st.Leu a la réunion, avant de s’installer au mali depuis 5 ans, retrouvez l'article ici.)
L’humble ark studio : Un laboratoire musical dont on n'a pas finis d'entendre parler ! Et quelle production, Manjul, revient en racine africaine : fidèle à la basse-batterie du bon dub qui se marie harmonieusement avec la musique mandingue traditionnelle. Avec l'utilisation des véritables instruments maliens issus de l'empire mandingue : n’goni, balafon par Mohammed Fofana, kora, fula flute, violon sokou joué par ses invités sur son album…. On peut ainsi se rendre compte de la richesse musicale des contrées maliennes et de la vibe de Manjul !
manjul
1. "Jahtiguiya" commence par un « chant nyabinghi » sur lequel la griotte Assetou Kanouté est venu posé sa magnifique voix, chanté en malien et en featuring avec dj. Lion. Un très beau morceau :
"Rasta du monde entier, soyons unis et chantons notre nyabinghi, avec l’aide de dieu, il nous libérera du mal".

2. L’album continue avec le bon dub rythmé et festif "22 septembre" : le 22septembre 1960 : le Soudan obtint son indépendance sous le nom du Mali.

3. Puis vient Le 3 ° morceau "Djala male", sur lequel Adama Yalomba vient chanter, un excellent dub aux accents world music.

4. Le titre qui suit, "jahtiguiya" du nom de l’album, commence par une ambiance atmosphérique pour introduire un dub aux accents mystérieux, ce dub trace tout un chemin : d’hospitalité et d’accueil… il nous emmène vers 2 titres qui se suivent "djoliba" et "baja" qui comme dans « chant nyabinghi » le premier morceau font appel au chant d’Assetou Kanouté… Deux très beaux titres …qui nous emportent…

5. "Djoliba" est un dub qui parle de la préciosité de l’eau :
"Prenons soin de l’eau, de cette eau, Prenons soin de l’eau, cette grande eau, Sans l’eau il n’y a pas de vie…. "

6. " baja"est un titre qui encourage au travail, un get up stand up malien !
« Ne voyez-vous pas ? C’est le travail qui satisfait, levons nous, décidons nous, travaillons. Hommes et femmes, mettons-nous au travail, attachons la ceinture, dieu est le roi tout puissant dieu ne dort pas dieu ne donne pas sans cause »
"Ne voyez vous pas ? C’est le travail qui satisfait, levons-nous, décidons-nous, travaillons. Hommes et femmes, mettons nous au travail, Attachons la ceinture, dieu est le roi tout puissant, dieu ne dort pas, dieu ne donne pas sans cause… "

7. "causerie de flûte" est un morceau de flûte africaine, une des plus belle du monde : écouter simplement !

8. "not an easy road" est chanté par le nigérian bishob, qui raconte son périple qui l’a fait atterrir à Bamako alors qu’il souhaitait passer la frontière de l’Espagne. « Ce n’est pas une route facile », …

9. "wanted" et "free the colonized", les deux titres qui suivent sont deux dub aux accents de libération qui sonnent jazzy. Wanted, a free dub jazz

10. et " free the colonized ", une libération. Avec un thème entraînant pour le refrain, développement au saxo et flûte. Un super morceau.

11. "i am a freeman" est le dub-reggae de l’album, sur lequel le guinéen takana zion vient poser sa voix.… pour information, l’album de takana zion produit par Manjul sortira cet été sur le label Makasound.

12. "Kohba" un dub manjulesque avec flûte et balafon.

13. suivi du très bon " spread the goods things" avec un apport de cuivre et à la rythmique ska, un morceau entraînant sur lequel il est impossible de ne pas danser !

14. L’album se termine en beauté avec "dub the borderlines" sur lequel Adama Yalombo vient chanter avec sa voix magnifique.

manjul Un voyage musical qui fait du bien dans le paysage dubesque bouffé par l’utilisation excessive des machines. Et qui en a le plus souvent perdu son âme de reggae blues. Un album vrai, bien rythmée qui nous laisse cette impression d’être toujours en train d’avancer… et un son très africain, un peu plus plus que le précédent et naturellement strictly roots and culture. Le son du mali est présent dans tous l’album, un dub mandingue vrai et original.
let's dub to mali !
Du très bon Manjul, a déguster aussi en concert le 30 mai au glazz’art à Paris !
Et on se quitte avec la dernière phrase de Manjul écrites dans les remerciements sur l’album :
"All the people working for more equal rights and justice in the world.”

10 mai 2007

Kom Zot interview

luciano mabrouck Interview de Luciano mabrouck, le chanteur de Kom Zot, le groupe de reggae phare de la réunion qui détiennent la

" la recette" :

Tout d'abord Luciano est ce que tu peux te présenter ?

Je suis né à saint Denis de la Réunion (974) en 19970. pur produit du chaudron et auteur –compositeur et interprète du groupe KOM ZOT


kom zot

Peux-tu nous parler de KOMAN NA FÉ et de comment KOM ZOT est né ?

Koman Na Fé était mon premier groupe, on faisait du maloya électrique. Un moment j'étais à la recherche de nouveaux musiciens alors j'ai rencontré Michel ANDAMAYE (bassiste) qui m'a présenté Pascal GAPS (batteur).les répétitions ont repris mais sous l'influence de ces deux nouveaux membres, c'était des reprises de Bob MARLEY, Steel Pulse, Aswad.qu'on pouvait entendre dans les locaux du case du chaudron. Trouvant une parfaite entente musicale à travers ce rythme de reggae, j'ai proposé une composition "Tro Maler", qui changera l'orientation du groupe. Avec le retour de Guy Noël ALEXIS qui était présent lors de la première aventure, un nouvel état d'esprit était né et on la baptise KOM ZOT Car, après les émeutes de 1991 au Chaudron, il ne fallait surtout pas dire que tu habitais au chaudron, automatiquement on te collait une étiquette de "KANYAR" sur le dos, synonyme de "VOYOUS" etc... N'étant être d'accord avec ces préjugés et voulant surtout rétablir une image positive de notre quartier, le groupe a clamé haut et fort son origine. Avec ce nom, "KOM ZOT", qui se traduit "comme les autres", on voulait démontrer que les habitants du CHAUDRON sont comme ceux des autres quartiers, ni plus, ni moins.

kom zot

Vous êtes en train de préparer un album ou ça en ait ?

On va faire les mixes, la sortie est prévue pour début juillet si tout va bien.

Avez-vous déjà choisit le titre ?

Oui, c'est FÉ IN ZÈS qu'on peut traduire par faites un geste. On croit encore en l'homme en son intelligence, on fait donc appel à son humanité, à sa raison pour que les choses changent.

Et y a-t-il des changements, par rapport aux précédents ?

Je ne dirais pas changement mais évolution, car c'est le but du groupe. En fait. Pour la réalisation de ce nouvel album, on a fait appel à Tyrone DOWNIE ex-clavier et arrangeur de Bob MARLEY qui a travaillé aussi avec Burning Spear, Peter Tosh, Tiken Jah Fakoly, Israel Vibration, Alpha Blondy, Tonton David etc....

Et une tournée de prévu, vous aimez la scène :

Tout pour la scène, on fait tout ce qu'on fait pour pouvoir être le plus souvent et longtemps possible sur scène à partager des vibrations positives avec notre public, c'est la ou l'on se sent le mieux. La scène est notre but.

Quels sont les meilleurs souvenirs sur scène ?

Il y en a Énormément, avec toutes les premières parties qu'on a faites, les concerts de Kom Zot Family, les dix ans de Kom Zot au stade de l'est, mais le plus mémorable reste la tournée française qu'on a effectuée en première partie de The Gladiators, on en redemande.

Va-t'on vous voir bientôt en métropole ?

Il y a de forte chance, on y travaille, Inch'alla !


Peux-tu nous raconter la rencontre avec Albert GRIFFITHS et la collaboration avec les gladiators ?
En 2000 on a fait leur première à la partie Réunion sur la scène de la ravine Saint Leu, Albert m'a invité à chanter un titre avec lui et je crois qu'il a bien aimé notre musique puisque' à la fin de la chanson, il a dit en me le hissant le bras « great singer, great band the Kom Zot » et sa sincérité, il nous la prouvé en 2004 en nous invitant à faire la première partie de sa dernière tournée à la tête des GLADIATORS. Un featuring sur votre nouvel album est prévu ? Oui, sur le titre « Sons OF The Almighty (Father) » avec Al Griffiths (Lead vocal des Gladiators) dans les chœurs il y a aussi Gallimore SUTHERLAND et Ruddlowe ROBINSON (Original Gladiators) , et sur la chanson intitulée « Ini Anou (Enfant d'Afrique » c'est naturellement Hass KEÏTA qui nous fait cet honneur


Comment est la scène reggae a la réunion en ce moment ?

Depuis toujours elle est occupée par Kom Zot et trois autres groupes qui résistent malgré tout les difficultés, il y en a beaucoup qui se sont formé mais n'ont pas duré. En revanche, depuis quelque temps il y a une nouvelle génération qui monte et ça nous fait du bien, ça prouve que notre persévérance porte ses fruits.

Es ce que tu es rasta ?

Je ne me suis jamais posé ce genre de question car j'ai une vie à vivre, je fais donc confiance en mon inspiration, mon but n'est pas de paraître mais d'être et je suis réunionnais. La Réunion c'est la famille, le mélange de culture, de race, de religion. One love,one heart let's get together and feel all right, c'est le message même du plus célèbre des rastas. tout ça se tienne.


Comment est la situation pour les gens de st. Denis ?


Malgré plein de réussite au niveau culturel, intellectuelle et sportive, on doit sans cesse faire nos preuves , on a l'impression de ne pas être considéré à notre juste valeur, cette situation fait que la marmite bout toujours. La précarité fait beaucoup de dégât beaucoup reste à faire. Nous on est là pour ça, pour construire un avenir meilleur pour nos enfants qui grandissent de ce quartier qu'on aime tant. Nous sommes des gens de Saint Denis, C'est vrai que le chaudron est comme une ville dans la ville, le constat est le même. À notre niveau, on essaie de rendre la vie plus agréable autour de nous. kom zot Vous avez lancez une maison de production qui s'appelle MaronRprod : Quels sont les artistes qui ont été produits et les projets à venir ?

MaronRprod a été créer pour aider à la promotion du reggae made in Réunion, nous avons produit Jean-Louis LEON en 2004 qui a été désigné « révélation masculine 2004 » et Kom Zot Family 974 reggae en 2005 considéré comme l'album événement est désigné meilleur groupe de la musique soleil 2005 à venir le nouvel album de Kom Zot, Fé In Zès . Nous aimons aussi les échanges, avec KOM ZOT les projets ne manquent pas, mais il faut trouver le temps.


Es ce que tu pourrais nous dire un passage de l'un de tes textes, un refrain en créole et nous l'expliquer (ou traduire) ?

C'est un extrait de « Rebel Kabaré » qui est aussi le titre de notre premier album, qu'on peut essayer de traduire par : rassemblement de rebelle Alors, essayons !


Vyin dan mon géto si ti vé get o ,


Vyin kri ton pansé dann régé sité.


La pwin gétapan pou twé la dann rebel kabaré.


Sak nou la dan, nou son bann zafan


Pa promès ni lanzan, mé zis in pé lo tan


Pou ékouté nout kozé, la dann rebel kabaré


Nou vé pa la gèr, nou vé nout bonèr


Viens dans mon ghetto, si tu veux être libre,


Viens exprimer haut et fort ta pensée,


dans le chaudron, Il n'y a pas de guet-apens ,


là, dans ce rassemblement de rebelle.


Ce qu'on veut nous, les enfants du chaudron.


Ce n'est pas des promesses ni du fric.


Mais juste que vous preniez le temps de nous écouter là dans ce rassemblement de rebelle.


On ne veut pas la guerre, on veut juste le droit de s'épanouir.

Comment a tu connus la musique reggae ?

Le reggae a toujours été présent dans mon évolution. À la maison, mon père avait trois vinyles (33 tours) que j'écoutais souvent Uprizing de Bob Marley, Sinssimilla de Black Uhuru et true democry de Steel Pulse. Je pense que c'est parce que le maloya et le reggae mènent le même combat. Pour un réunionnais, c'est naturel

"are you reggae":
Comment est tu venu au chant ?

Pendant un moment de convalescence après un accident au foot, avec quelques copains, on a décidé de monter un groupe et apparemment j'étais celui qui était le plus apte à prendre le micro et de plus j'avais les chansons.


Merci Luciano MABROUCK, merci à Kom Zot, continuez à faire du bon reggae musique ! Je vous laisse le mot de la fin :

Merci à tous ceux qui nous ont fait confiance, notre force est en vous. Le Nouvel arrive bientôt nous comptons sur vous pour l'accueillir comme il se doit. Nou artrouv.


Bless !
kom zot Interview by yogi.

04 mai 2007

Dolé interview

felwine Interview du groupe Dolé à travers son chanteur et fondateur : Felwine, le 28 avril 2007 à Orléans.
Merci de nous accueillir chez toi Felwine,
Tout d’abord es ce que tu peux te présenter ?
" Je m’appelle Felwine, je suis le chanteur du groupe Dolé, je viens du Sénégal, ça fait 15 ans que j’habite Orléans. "
Es ce que tu peux nous présenter le groupe Dolé :
" Actuellement dans le groupe il y a Alassan à la basse, Abdel a la batterie, Christelle au chœur, Fred au sax, Christophe au trombone, David au clavier, Greg à la guitare, et j’oublie pas l’ingénieur son qui s’appelle Sher.
C’est une équipe de 9 membres en tout. "

dolé Comment à commencer l’aventure Dolé ?
"Notre aventure musicale a débuté en 1993, donc en fait on s’est rencontré dans une résidence universitaire : « Les châtaigniers », on été des musiciens qui venaient d’horizons divers, le Bénin, l’Algérie…
Donc on a commencé à jouer ensemble, on a trouvé un local de répèt. Au départ c’été juste pour jouer ensemble et petit à petit à émerger je dirais, une identité reggae.
On s’est tous retrouver à travers cet héritage la
Et le deuxième aspect est qu’on avait envie de dire des choses engagées socialement donc le reggae nous a semblé un support pour dire ces choses là et l’aventure a démarrée.
Et ce qui est intéressant dedans, c’est qu’au départ on n’avait vraiment pas idée de ce que ça allait devenir,puis petit à petit c’est devenu de plus en plus gros, de plus en plus sérieux, et de plus en plus important dans nos vies. "
Dolé, "Netzarim" :


Qu’est ce que veux dire Dolé ?
"Être fort.
La force en wolof, une langue qui est parlé par pratiquement tout le monde au Sénégal.
Mais c’est la force dans le sens :
Force spirituelle, la force que crée l’union d’un groupe
Les gens qui arrive à vivre ensemble en harmonie deviennent fort.
C’est dans cette idée là."

dolé les mots du récit Les album de Dolé :
dolé "On a fait un album en 2000, le premier qui s’appelle "Civilisation ou barbarie".
2005 On a fait un deuxième album qui s’appelle : "les mots du récit".
Et là actuellement on travaille sur un troisième album.
Donc on en a fait 2 produit par Guelwar Prod., un label indépendant et le dernier a été produit distribué par Codaex. C’est un distributeur qui distribue en France et en Belgique du jazz et du classique.
Ça ce sont les albums."
Les scènes , je dirais, on a à peu près 350 ou 400 dates sur un douzaine d’année dans toute la France qui vont du bar à la salle comme l’astrolabe, les festivals , les premières parties voilà.
Et la récemment on a joué au printemps de Bourges. "
felwineLes meilleurs souvenirs de concerts :

"Plein d’endroits
L’Astrolabe à Orléans c’est bien.
Le couleur café, c’est bien.
A Bordeaux au C.A.T. (cercle des arts traditionnels)
on se rappelle que c’été bien
Au Tryptique à Paris c’est aussi bien
Il y a une salle qui s’appelle la Route du Rhum à Nantes.
Donc il y a plein de très bons souvenirs.
Généralement on aime bien être sur scène,
Et globalement je dirai la plupart du temps on s’éclaté et ça le fait.
Le dernier concert aussi il été bien, au printemps à Bourges c’était bien aussi."

Vous avez déjà choisit le titre du nouvel album ?

"Moi je pense à African man.
Donc c’est un scoop mais j’ai pas encore dit au gars.
Mais faut la débattre avec les gars, moi j’ai envie de l’appeler African man.
Donc l’Africain. "

Des changements dans le nouvel album ?

"Oui Il y a un changement notable qui est de dire que les premiers albums étaient très engagés socialement et politiquement.
Celui ci, il l’est un peu moins au premier degrés, il l’est toujours au deuxième degrés. Mais il est plus musical, l’engagement est moins frontal.
C’est pas voulu, cette époque a fait naître ces chansons là, c’est une évolution normale naturelle, Il n’y a rien de calculer."

felwine Et la scène musicale à Orléans ?

"Je vais parler de la scène musicale afro et musique du monde.
On a fait un concert à l’astrolabe en début d’année avec tous les groupes.
Elle est riche, dynamique et talentueuse.
Vraiment.
Moi même j’étais le premier surpris.
Parce qu’on a fait jouer des groupes de reggae, des groupes d’afro et des groupes de hip hop qu’on ne voit généralement pas sur la scène parce qu’il y a des préjugés.
Les programmateurs des salles ne veulent pas les programmés parce qu’ils craignent des embrouilles.
C’est une scène très riche, très dynamique, et je regrette moi personnellement sur Orléans qu’elle n’est pas plus de lieux d’expressions.
à Orléans c’est a dire Dolé joue a l’Astro. Remna joue à l’Astro, vous voyez…
Mais il y a plein d’autres groupes qu’y sont hyper intéressant, qui n’ont pas accès aux scènes ici quoi, parce que voilà quoi,
Ça on le regrette,
Réellement
Mais c’est une scène dynamique et riche
Et je dirai c’est une scène qui a fait évoluer le paysage musical Orléanais, qui été quand même très rock,
Et je dirais il y a 15 20 ans les africains sont arrivés et les gens du monde entier
Donc ils ont ramenés une autre vibes, une autre vibration qui est intéressante
Et je trouve que cette musique la elle fait également aussi partie du paysage musical Orléanais
Sauf qu’officiellement elle n’est pas représenté mais dans l’underground elle est la
Puis elle est vraiment riche."


Quels sont ces groupes qui font la scène orléanaise dont tu parles ?


"Wallyaan", " Remna ""Ilam"
Donc Wallyaan c’est de l’afro blue up,
Remna c’est de l’afro,
Ilam c’est de l’afro : Afrique de l’ouest
Il y a des rappeurs comme "manigance", "45 terroristes"



Tu ne chantes pas seulement en français ?

"Je chante en Wolof, en français en anglais, et en sérère et des fois en langue arabe un peu.
Le premier album j’ai beaucoup chanté en Wolof,
Le deuxième plus en français, je dirai un quart en wolof deux quart en français.
Et le troisième album qui arrive il est plus afro.
Y a 5 titres en français et le reste c’est en wolof et en anglais."


Dolé, " soumbedioune blues" :


Comment as tu appris le Sérère ?

Parce que je suis de l’ethnie sérère.
Au Sénégal il y a à peu près une dizaine de langue nationale
Wolof, Sérère, Diolas, Toucouleurs,
Mais le Wolof la particularité c’est que tout le monde comprend le wolof
Généralement les gens parlent français walof et une autre langue
Soit sérère soit djoula soit Toucouleurs.



Donc tu ne viens pas de Dackar ?

"Non, j’habite Dakar puisque mes parents y travaille mais on vient des île du Saloum c’est dans le centre ouest."


Quels sont les musiciens qui t’ont influencés ?

"Bob Marley bien sûr.
C’est un cliché mais au delà du clichés, le message spirituel, social et politique très fort, tu vois J’insiste là dessus.
Mais surtout le message textuel et l’attitude.
C’est quelqu’un au delà du cliché quoi qu’on dise, qui a incarné une révolte, et une inspiration pour tout un peuple.
Je retiens ça de lui.
Et généralement dans l’héritage reggae globalement c’est un des seuls dont je me réclame.
Après des groupes africain je dirai Niominka bi, c’est un groupe qui est a Bordeaux, c’est des grands frères sénégalais, et je respecte beaucoup leurs démarches.
Ils ont fait 4, 5 albums depuis 20 ans, ils sont authentiques.
Ils sont dans la non-conformition.
C’est pas Pier-Paul-Jack, ça ne cartonne pas comme Pier-Paul-Jack, mais ça déménage 5 fois plus, et y a plus de vibes.
Alpha Blondy j’ai écouté à une époque parce que j’été plus jeune.
J’aime certain des albums mais je trouve c’est inégal, certain sont top d’autre ils le sont moins. les derniers arrivés, Tiken jah fakoly je respecte.
Dans la démarche l’attitude.
Donc ça c’est dans l’héritage reggae.
Mais je dirai au delà du reggae d’autres artistes nous inspirent
Dont Certain sont issues de la chanson française, bon texte,bon esprit tu vois.
D’autre du jazz, Miles Davis et tout ce qui se fait de bon .
Tous ce qui se fait dans le sens d’une démarche artistique authentique et où les gens parlent avec leurs tripes.
Et ils ont quelque chose à dire ou ils ne sont pas dans la compromission avec l’industrie du disque.
Du consommable et jetable,
Tous les artistes qui ont une démarche d’exprimer quelque chose d’authentique, ils nous inspirent.
Surtout dans un monde où il faut résister contre la normalisation, contre la consommation de l’art en objet consommable, rapide.
Où vraiment il faut avoir une démarche esthétique qui en même temps est une démarche d’engagement.
Donc tous les gens qui ont cette démarche la nous on est ok."


Felwine, alassane,dolé

Et la scène sénégalaise ?

"Je suis vachement.
C’est une scène qui est dynamique.
Il y a bien sur les grandes star, Youssou N’Dour, … tout ça
Mais le mouvement hip hop il est très riche et très dynamique
Le mouvement reggae il l’est un peu moins car il n’y a pas de groupe phare
Il y a des gens qui le font mais y pas un grand groupe, par exemple si Niominka Bi était au Sénégal, je pense que ça se passerait autrement.
Et généralement la jeunesse sénégalaise, je dirai et c’est pas du chauvinisme, très talentueux musicalement, les musiciens sont très bons, les chanteurs sont bons et en plus comme le Sénégal c’est un pays qui est en mouvement, ça bouge tu vois,
C’est un pays qui est en mouvement.
Ce mouvement il se reflète dans les expressions artistiques, c’est hyper intéressant
Et on aimerait bien avoir un label qui va chercher des groupes la bas,
Qui crée des combinaisons, les produire, les faire venir ici :
Donc crée des ramifications,
On a cette idée là en fait."


Dolé, "cette Afrique":

Comment est tu venu au chant ?

"Par hasard
Avant j’écrivais des textes,
J’ai toujours été intéressé par la démarche d’écriture depuis que je suis mome,
Ecriture de texte, de poésie, de nouvelle et parallèlement je joué de la guitare et du piano.
Mais je ne chantais pas.
Quand je suis arrivé en France on a monter un groupe dont j’étais guitariste et on n’avait pas de chanteur donc je m’y suis mis et de fil en aguille je suis devenu chanteur.
Mais au départ j’étais pas chanteur donc je dirais un peu par hasard.
Je pense que c’est un moyen d’expression. Expression écrite et plus tard la musique aidant le chant a pris le relais.
Voilà ."

dolé

Je te remercie felwine, et souhaite le meilleur à tout le groupe dolé…

"À toi aussi, je t’encourage dans ta démarche "

Et je te laisse le mot de la fin :

"Je vais encore être un peu militant .
Ce que j’ai envie de dire globalement on assiste à un effondrement des ventes de disques, des majors qui se plaignent.
Il me semble quand même que la démarche artistique est une démarche de résistance.
Et à tous les groupes qui ont cette démarche là, je dis faut pas qu’il lâcher l’affaire, il faut qu’il tiennent le coup et qu’ils sachent que leur œuvre elle est d’utilité publique.
En face on a une très grande force de frappe qui est dans la production de ce que j’appellerai une culture de masse de très bas niveau ou on éduque les gens à ce qu’il y a de plus bas.
Et je pense que c’est la mission des artistes dans une société, d’essayer d’inspirer, d’émouvoir que ça marche ou que ça marche pas on s’en fout, ça c’est autre chose.
Mais l’œuvre artistique c’est de faire une œuvre qui inspire et qui émeuve d’abord. Si ça marche tant mieux, mais l’essentiel c’est quand même d’avoir ça.
Donc si j’ai un message à transmettre
C’est bien celui ci, que les artistes soient rigoureux et intransigeant dans leur travail,
C’est ça qui est important. enfin pour moi." Felwine", Dolé. interview by yogi.

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