Merci de nous accueillir chez toi Felwine,
Tout d’abord es ce que tu peux te présenter ?
" Je m’appelle Felwine, je suis le chanteur du groupe Dolé, je viens du Sénégal, ça fait 15 ans que j’habite Orléans. "
Es ce que tu peux nous présenter le groupe Dolé :
" Actuellement dans le groupe il y a Alassan à la basse, Abdel a la batterie, Christelle au chœur, Fred au sax, Christophe au trombone, David au clavier, Greg à la guitare, et j’oublie pas l’ingénieur son qui s’appelle Sher.
C’est une équipe de 9 membres en tout. "
Comment à commencer l’aventure Dolé ?
"Notre aventure musicale a débuté en 1993, donc en fait on s’est rencontré dans une résidence universitaire : « Les châtaigniers », on été des musiciens qui venaient d’horizons divers, le Bénin, l’Algérie…
Donc on a commencé à jouer ensemble, on a trouvé un local de répèt. Au départ c’été juste pour jouer ensemble et petit à petit à émerger je dirais, une identité reggae.
On s’est tous retrouver à travers cet héritage la
Et le deuxième aspect est qu’on avait envie de dire des choses engagées socialement donc le reggae nous a semblé un support pour dire ces choses là et l’aventure a démarrée.
Et ce qui est intéressant dedans, c’est qu’au départ on n’avait vraiment pas idée de ce que ça allait devenir,puis petit à petit c’est devenu de plus en plus gros, de plus en plus sérieux, et de plus en plus important dans nos vies. "
Dolé, "Netzarim" :
Qu’est ce que veux dire Dolé ?
"Être fort.
La force en wolof, une langue qui est parlé par pratiquement tout le monde au Sénégal.
Mais c’est la force dans le sens :
Force spirituelle, la force que crée l’union d’un groupe
Les gens qui arrive à vivre ensemble en harmonie deviennent fort.
C’est dans cette idée là."
Les album de Dolé :
"On a fait un album en 2000, le premier qui s’appelle "Civilisation ou barbarie".
2005 On a fait un deuxième album qui s’appelle : "les mots du récit".
Et là actuellement on travaille sur un troisième album.
Donc on en a fait 2 produit par Guelwar Prod., un label indépendant et le dernier a été produit distribué par Codaex. C’est un distributeur qui distribue en France et en Belgique du jazz et du classique.
Ça ce sont les albums."
Les scènes , je dirais, on a à peu près 350 ou 400 dates sur un douzaine d’année dans toute la France qui vont du bar à la salle comme l’astrolabe, les festivals , les premières parties voilà.
Et la récemment on a joué au printemps de Bourges. "
Les meilleurs souvenirs de concerts :
"Plein d’endroits
L’Astrolabe à Orléans c’est bien.
Le couleur café, c’est bien.
A Bordeaux au C.A.T. (cercle des arts traditionnels)
on se rappelle que c’été bien
Au Tryptique à Paris c’est aussi bien
Il y a une salle qui s’appelle la Route du Rhum à Nantes.
Donc il y a plein de très bons souvenirs.
Généralement on aime bien être sur scène,
Et globalement je dirai la plupart du temps on s’éclaté et ça le fait.
Le dernier concert aussi il été bien, au printemps à Bourges c’était bien aussi."
Vous avez déjà choisit le titre du nouvel album ?
"Moi je pense à African man.
Donc c’est un scoop mais j’ai pas encore dit au gars.
Mais faut la débattre avec les gars, moi j’ai envie de l’appeler African man.
Donc l’Africain. "
Des changements dans le nouvel album ?
"Oui Il y a un changement notable qui est de dire que les premiers albums étaient très engagés socialement et politiquement.
Celui ci, il l’est un peu moins au premier degrés, il l’est toujours au deuxième degrés. Mais il est plus musical, l’engagement est moins frontal.
C’est pas voulu, cette époque a fait naître ces chansons là, c’est une évolution normale naturelle, Il n’y a rien de calculer."
Et la scène musicale à Orléans ?
"Je vais parler de la scène musicale afro et musique du monde.
On a fait un concert à l’astrolabe en début d’année avec tous les groupes.
Elle est riche, dynamique et talentueuse.
Vraiment.
Moi même j’étais le premier surpris.
Parce qu’on a fait jouer des groupes de reggae, des groupes d’afro et des groupes de hip hop qu’on ne voit généralement pas sur la scène parce qu’il y a des préjugés.
Les programmateurs des salles ne veulent pas les programmés parce qu’ils craignent des embrouilles.
C’est une scène très riche, très dynamique, et je regrette moi personnellement sur Orléans qu’elle n’est pas plus de lieux d’expressions.
à Orléans c’est a dire Dolé joue a l’Astro. Remna joue à l’Astro, vous voyez…
Mais il y a plein d’autres groupes qu’y sont hyper intéressant, qui n’ont pas accès aux scènes ici quoi, parce que voilà quoi,
Ça on le regrette,
Réellement
Mais c’est une scène dynamique et riche
Et je dirai c’est une scène qui a fait évoluer le paysage musical Orléanais, qui été quand même très rock,
Et je dirais il y a 15 20 ans les africains sont arrivés et les gens du monde entier
Donc ils ont ramenés une autre vibes, une autre vibration qui est intéressante
Et je trouve que cette musique la elle fait également aussi partie du paysage musical Orléanais
Sauf qu’officiellement elle n’est pas représenté mais dans l’underground elle est la
Puis elle est vraiment riche."
Quels sont ces groupes qui font la scène orléanaise dont tu parles ?
"Wallyaan", " Remna ""Ilam"
Donc Wallyaan c’est de l’afro blue up,
Remna c’est de l’afro,
Ilam c’est de l’afro : Afrique de l’ouest
Il y a des rappeurs comme "manigance", "45 terroristes"
"Je chante en Wolof, en français en anglais, et en sérère et des fois en langue arabe un peu.
Le premier album j’ai beaucoup chanté en Wolof,
Le deuxième plus en français, je dirai un quart en wolof deux quart en français.
Et le troisième album qui arrive il est plus afro.
Y a 5 titres en français et le reste c’est en wolof et en anglais."
Comment as tu appris le Sérère ?
Parce que je suis de l’ethnie sérère.
Au Sénégal il y a à peu près une dizaine de langue nationale
Wolof, Sérère, Diolas, Toucouleurs,
Mais le Wolof la particularité c’est que tout le monde comprend le wolof
Généralement les gens parlent français walof et une autre langue
Soit sérère soit djoula soit Toucouleurs.
Donc tu ne viens pas de Dackar ?
"Non, j’habite Dakar puisque mes parents y travaille mais on vient des île du Saloum c’est dans le centre ouest."
Quels sont les musiciens qui t’ont influencés ?
"Bob Marley bien sûr.
C’est un cliché mais au delà du clichés, le message spirituel, social et politique très fort, tu vois J’insiste là dessus.
Mais surtout le message textuel et l’attitude.
C’est quelqu’un au delà du cliché quoi qu’on dise, qui a incarné une révolte, et une inspiration pour tout un peuple.
Je retiens ça de lui.
Et généralement dans l’héritage reggae globalement c’est un des seuls dont je me réclame.
Après des groupes africain je dirai Niominka bi, c’est un groupe qui est a Bordeaux, c’est des grands frères sénégalais, et je respecte beaucoup leurs démarches.
Ils ont fait 4, 5 albums depuis 20 ans, ils sont authentiques.
Ils sont dans la non-conformition.
C’est pas Pier-Paul-Jack, ça ne cartonne pas comme Pier-Paul-Jack, mais ça déménage 5 fois plus, et y a plus de vibes.
Alpha Blondy j’ai écouté à une époque parce que j’été plus jeune.
J’aime certain des albums mais je trouve c’est inégal, certain sont top d’autre ils le sont moins. les derniers arrivés, Tiken jah fakoly je respecte.
Dans la démarche l’attitude.
Donc ça c’est dans l’héritage reggae.
Mais je dirai au delà du reggae d’autres artistes nous inspirent
Dont Certain sont issues de la chanson française, bon texte,bon esprit tu vois.
D’autre du jazz, Miles Davis et tout ce qui se fait de bon .
Tous ce qui se fait dans le sens d’une démarche artistique authentique et où les gens parlent avec leurs tripes.
Et ils ont quelque chose à dire ou ils ne sont pas dans la compromission avec l’industrie du disque.
Du consommable et jetable,
Tous les artistes qui ont une démarche d’exprimer quelque chose d’authentique, ils nous inspirent.
Surtout dans un monde où il faut résister contre la normalisation, contre la consommation de l’art en objet consommable, rapide.
Où vraiment il faut avoir une démarche esthétique qui en même temps est une démarche d’engagement. Donc tous les gens qui ont cette démarche la nous on est ok."
Et la scène sénégalaise ?
"Je suis vachement.
C’est une scène qui est dynamique.
Il y a bien sur les grandes star, Youssou N’Dour, … tout ça
Mais le mouvement hip hop il est très riche et très dynamique
Le mouvement reggae il l’est un peu moins car il n’y a pas de groupe phare
Il y a des gens qui le font mais y pas un grand groupe, par exemple si Niominka Bi était au Sénégal, je pense que ça se passerait autrement.
Et généralement la jeunesse sénégalaise, je dirai et c’est pas du chauvinisme, très talentueux musicalement, les musiciens sont très bons, les chanteurs sont bons et en plus comme le Sénégal c’est un pays qui est en mouvement, ça bouge tu vois,
C’est un pays qui est en mouvement.
Ce mouvement il se reflète dans les expressions artistiques, c’est hyper intéressant
Et on aimerait bien avoir un label qui va chercher des groupes la bas,
Qui crée des combinaisons, les produire, les faire venir ici :
Donc crée des ramifications,
On a cette idée là en fait."
Dolé, "cette Afrique":
Comment est tu venu au chant ?
"Par hasard
Avant j’écrivais des textes,
J’ai toujours été intéressé par la démarche d’écriture depuis que je suis mome,
Ecriture de texte, de poésie, de nouvelle et parallèlement je joué de la guitare et du piano.
Mais je ne chantais pas.
Quand je suis arrivé en France on a monter un groupe dont j’étais guitariste et on n’avait pas de chanteur donc je m’y suis mis et de fil en aguille je suis devenu chanteur.
Mais au départ j’étais pas chanteur donc je dirais un peu par hasard.
Je pense que c’est un moyen d’expression. Expression écrite et plus tard la musique aidant le chant a pris le relais. Voilà ."
Je te remercie felwine, et souhaite le meilleur à tout le groupe dolé…
"À toi aussi, je t’encourage dans ta démarche "
Et je te laisse le mot de la fin :
"Je vais encore être un peu militant .
Ce que j’ai envie de dire globalement on assiste à un effondrement des ventes de disques, des majors qui se plaignent.
Il me semble quand même que la démarche artistique est une démarche de résistance.
Et à tous les groupes qui ont cette démarche là, je dis faut pas qu’il lâcher l’affaire, il faut qu’il tiennent le coup et qu’ils sachent que leur œuvre elle est d’utilité publique.
En face on a une très grande force de frappe qui est dans la production de ce que j’appellerai une culture de masse de très bas niveau ou on éduque les gens à ce qu’il y a de plus bas.
Et je pense que c’est la mission des artistes dans une société, d’essayer d’inspirer, d’émouvoir que ça marche ou que ça marche pas on s’en fout, ça c’est autre chose.
Mais l’œuvre artistique c’est de faire une œuvre qui inspire et qui émeuve d’abord. Si ça marche tant mieux, mais l’essentiel c’est quand même d’avoir ça.
Donc si j’ai un message à transmettre
C’est bien celui ci, que les artistes soient rigoureux et intransigeant dans leur travail,
C’est ça qui est important. enfin pour moi." Felwine", Dolé. interview by yogi.
1 commentaire:
spécial merci à Djaffar qu'on attend avec impatience dans l'équipe roots and culture...
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