22 novembre 2006

dub poetry

Grand parent du rap, ancêtre du slam, la poésie dub, « dub poetry, est à la source de beaucoup de mouvement musicaux…
Mais tout d’abord revenons sur le dub et son apparition. On raconte que le dub est né d'une mauvaise manipulation. C’est l'ingénieur du son byron smith, qui en 1967, grave un disque de rock steady pour le sound-system de Rudolph Redwood. Il fait alors une grossière erreur : il oublie de connecter la piste des voix lors de l'enregistrement. Redwood, qui est présent, lui suggère de tester cette version dépouillée dans son sound-system étant donné que le disque est irrécupérable ils n'ont rien à perdre. On connaît le résultat. Le morceau devient un tube. L'ingénieur du son acquiert avec le dub une place inédite dans la production phonographique. Ses remixes sont de pures créations, reconnus et signés.
Le Dub consiste à rajouter des sons, ralentir, ou accélérer la partie musicale d’un morceau reggae, et à utiliser des effets comme le delay ou l’écho. La basse et la batterie sont misent en avant. Les vocaux sont atténués, dispersés par le mixage. Mais Le dub n’est pas simplement une version instrumentale d’un morceau reggae, c’est bien plus…
… Les premiers albums "strictement" dub : "Dub Gones Crazy". Considéré comme le père fondateur, King Tubby campe dans son studio Home Town Hi Fi en compagnie de deux autres dub masters : Lee "scratch" Perry et Bunny Lee. En 1973, ils jouent pour la première fois sur les effets stéréo en utilisant de la distorsion : "Blackboard Jungle Dub". Autres pionniers : Errol T, Keith Hudson ("Pick A Dub"), Joe Gibbs ("African Dub"), ... Plus tard, de son côté, Lee Perry, le "scratché" sera le premier à faire résonner la réverbe dans son Black Ark Studio.
Dub poetry : Le dub poetry est de la poésie scandée un peu à la manière du "slam" sur des rythmiques reggae-dub.
Il reste un mouvement à part dans le reggae, Apparu dans les années 80 La dub poetry est un mouvement né en Jamaïque, sur l'idée d'un mélange entre musique et poésie. Le "poète dub" pose ses textes sur des rythmiques reggae,dub. La musique dub sur laquelle le poète pose a souvent une création d'orchestration complète, avec section rythmique et cuivres, et les textes sont engagées et radicaux.
Les pionniers : C ‘est Prince Far I qui ouvre la voie.. Il sera suivi par Michaël Smith, Sister Breeze, Oku Onuora. Mais c’est surtout LKJ, "linton kwesi johnson" qui lance ce nouveau genre avec le célèbre et redoutable "It Dread inna Inglan" ou le provocateur "england is a bitch". On peut aussi citer Mutabaruka avec "Everytime a ear de soun' "
Proche du spoken-word américain. et plus récemment Benjamin Zephaniah, ici avec "one tribe":


qui a été lu par Bob Marley et Nelson Mandela ... la dub-poetry est réaliste et militante. L’économie gouverne le monde. Le combat doit se situer sur ce terrain. L.K.J. avec "Reality poem" attaque les Rastas qui s’embourbent dans le mysticisme ". "Ni Jah, ni Maître". d’autre artistes dub poètes : Jean "Binta", Michael St.George, D'bi Young, ahdri zhina mandiela, Lillian Allen, yasus afari, et "the last poets" pour l'inspiration... Ces artistes modernise la forme de la contestation tout en gardant la base spirituelle des rastas.
Le phrasé colle à la ligne de basse qui est toujours énorme dans le dub, pour mieux enfoncer le message. Le Dub Poetry reprend souvent les thèmes et les revendications des rastamans, mais s'intéresse de plus près à l'engagement politique et social contre le racisme, l'impérialisme, les problèmes économiques... Il recèle une grande force contestataire, ce qui l'éloigne des circuits de productions habituels. Linton Kwesi Johnson, l'ambassadeur, le véritable représentant de la dub poetry.
Arrivé en Grande-Bretagne à l’âge de 11 ans, il obtiendra une licence en sociologie et rejoindra les Black Panthers (beaucoup moins radicaux en Angleterre qu'aux usa).
Il monte un groupe, les Rasta Love où il fait ses premiers essais musicaux. Son premier recueil "Voices of the Living and the Dead" est édité en 1974. C'est de sa rencontre avec Dennis Bovell que sort en 1977, Dread Beat An' Blood, adaptation du recueil du même nom. et produit un opus "reggae underground".LKJ écrit et récite ses poèmes en patois jamaïcain, il dénonce le racisme, les inégalités sociales et les dégâts du capitalisme :
« fashist an di attack noh baddah worry ´bout dat fashist an di attack wi wi´ fite dem back » Fite Dem Back, extrait de l'album" Forces of victory" sorti en 1979 . parole de Five Nights Of Bleeding :

"Madness, madness
Madness tight on the heads of the rebels
The bitterness erup's like a heart blas'
Broke glass, ritual of blood an' a-burnin'
Served by a cruelin' fighting
5 nights of horror and of bleeding
Broke glass, cold blades as sharp as the eyes of hate
And the stabbin', it's
War amongs' the rebels
Madness, madness, war"


extrait d'un interview de lkj : ton approche résolument lucide faire croire à certains que tu renie ton héritage culturel jamaïcain…"-On m’a souvent reproché en effet d’avoir écrit Reality Poem pour critiquer la mystique fataliste des rastas. Même si le rastafarisme a eu une influence déterminante sur la musique reggae, le reggae n’est pas l’apanage exclusif des rastas. qu'est ce que tu penses de l’attitude des maisons de disques envers la musique reggae ? "Comme tu le sais, j’ai aujourd’hui mon propre label LKJ Records, mais auparavant j’ai travaillé pour Island et j’accorde une licence à la Warner pour distribuer mes disques en Europe. Je pense que les artistes reggae n’échappent pas à la règle. Il est impossible d’être en tant qu’artiste en bons termes avec des organismes qui cherchent à gagner de plus en plus d’argent au détriment de l’art et de la culture. Les maisons de disques respectent les modes et lorsque Bob Marley est mort, et même avant, elles ont purgé leur catalogue reggae. Plus que jamais, il faut savoir les tenir à distance, c’est difficile, pour moi comme pour les autres. Je crois qu’on ne peut pas avoir « de bonne relations » avec sa maison de disques. Elles ne peuvent être que mauvaises ou moins mauvaises… "LKJ.


"oku onuora"

4 commentaires:

Anonyme a dit…

merci pour ces articles très intéressants

Yogi / Roots and Culture a dit…

bienvenue marc,merci pour ce comment, je vois que tu es déjà sur place, le bonjour aux antilles !!!

Anonyme a dit…

Bon article sur la dub poetry

Yogi / Roots and Culture a dit…

merci niz, nizetch ze webzine de dub a l'air super, je suis en train de parcourir...
si cet article vous parle, je vous conseille de trouver tous les albums possible de benjamin zephania ( si ce n'est pas déjà fait), cet artiste est tout simplement immense et très méconnu...

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