Marcel Salem est né au Sénégal (région nord-ouest), à Mont Roland, dans un village Sérère.
il est issu une famille de cultivateurs.
Petit on l ‘appelle « liga » : le muet. Il prononça ses premières paroles à son grand frère lorsqu’il entendit la cloche de l’église sonner douze coups, il avait 5 ans.
« midi tiip gnaam » : midi sonne, manger.
Salem fut initié aux travaux des champs dès son plus jeune âge, ses parents n’ayant pas pu réunir 25 francs, frais de son année scolaire…
Ce qui ne l’empêchera pas d’apprendre ultérieurement à lire et écrire…
Salem à l’image de son père, est un catholique pratiquant très croyant.
Marcel, vers 18 ans, quitte son village pour la ville et ses mille petits boulots.
Au marché de Rufisque, il aide les femmes commerçantes à porter leurs marchandises, finalement sa connaissance de la terre fait qu’on lui confie l’entretien de champs et de jardins fruitiers, manguiers, citronniers, papayers…
C’est alors qu’il devient boxeur : marcel Salem c’est 28 combats gagnés sur 32. C’est son grand frère qui l’entraîne, il entre alors au club Jeanne d’Arc de Rufisque. Il boxa en catégorie amateur de poids léger à poids walter.
Mais c’est la musique qui l’appelle « Je me souviens, c’est à cette époque-là qu’un grand frère de retour des Etats-Unis nous a rapporté, entre autres, le premier disque de Marley avec PeterTosh et les Waillers ».marcel salem.
Il jouait déjà à cette époque dans le local de répétition de « l’orchestre taboo » d’Ali jaber très populaire. C’est mamadou Faty le chanteur de l’orchestre qui le pousse au chant et à la scène.« Pas d’électricité à l’époque, débrouillards, on écoutait les 33 tours, le tourne disque 504 branché sur la batterie d’une voiture
le boxeur :
Mais en 1983, il décide de tenter sa carrière comme boxeur et part pour la Côte d’Ivoire. Après un seul combat, il part pour le Gabon…pour cela il traverse le Ghana, le Togo, le Bénin, le Nigeria, le Cameroun et la guinée équatoriale. Malheureusement au Gabon les douaniers lui refusent l’entrée, il retourne à Douala au Cameroun et abandonne la boxe…
En 1985, il retourne en Côte d’Ivoire, ou il trouve un petit travail dans un atelier dans lequel il dort à même le sol. . C’est à cette époque qu’il va chez son ami Moussa Doumbouia pour « toucher la guitare ».
Abidjan est un véritable carrefour du reggae Ivoirien qui vibrent au son: d’Alpha Blondy, d’Ismaël Isaac, des frères Keita...
« Une nuit, je fais un rêve décisif… » Il voit son père et son ami chanteur Mamadou Faty qui le poussent à monter sur scène et à chanter. Marcel se réveille brusquement et interprète ce rêve comme un signe…
C’est alors qu’il s’achète une guitare.
Ses textes écrits sur un cahier (qu’il possède encore aujourd’hui), vont constitués l’album "Carroy 44" : "aana sow"
Avec ses économies il monte son atelier de vitrerie à Koumassi, un quartier d’Abidjan afin de s’offrir l’enregistrement d’une maquette de 7 titres, ce sera du reggae roots version abidjan.
Son petit frère de 28 ans, Hyacinthe, qui est mécanicien le rejoint en côte d’Ivoire.
Ensemble, ils pourront mieux aider la famille restée à Mont Roland.« Toi qui clame que c’est ton frèrePourquoi ne lui trouves-tu pas de filetPourquoi ne lui apprends-tu pas à pêcherAinsi ses problèmes seraient amoindris… » Geemumooko extrait de" Carroy 44".
Mais huit mois après, Hyacinthe disparaît mystérieusement sans laisser de trace…
Malgré ses recherches Marcel ne le retrouva pas malgré des recherches pendant des nuits entières, il abandonne tout pour uniquement chercher son frère qu’il ne retrouva jamais.
Retour au pays :
Il rentre à Mont Roland et retrouve sa mère Yakoume après onze années d’absence et joue de la musique pour soulager sa douleur.
Il achète finalement un lopin de terre, plante des arbres et construit de ses mains une petite case. Une bougie sur le sol éclaire ses 4m2, sa mère y habite actuellement.
Babakar invite marcel à le rejoindre au sud de Dakar, dans un royaume de plages et d’hôtels et de résidences de vacanciers.
Dès son arrivée à Saly-Portugal, marcel Salem, avec sa guitare, forme un trio acoustique avec Babakar : qui joue des percussions et « Djeli » Sourakata Diébaté : qui lui est une joueur de kora.
La formation avec marcel au chant fait du « groove reggae acoustique »
"Carroy 44 ":
Marcel part pour la France en 1999.
Il lui faudra 4 ans pour auto produire son premier album « carroy 44 » 10 titres qui raconte son aventure et résume ses expériences musicales, il synthétise ses voyages et sa vision de la vie dans ce magnifique album. Fidèle à ses origines, à la formation acoustique il nous délivre un excellent reggae très africain.
Entouré par d’excellents musiciens, il réalise 3clips: »"baapa", "lamane" et "dusa boss " tournés au Sénégal dans la région Sérère d’ou il est originaire. « Carroy 44 est un hommage aux combattants de l’Afrique Noire, tombés pour la France durant la seconde guerre mondiale maladroitement appelés tirailleurs sénégalais ».
Il se produit désormais avec son groupe le « FAAM NDIAWOR » à la flèche d’or et au new morning notamment. En 2005 il voyage aux usa, l’année d’après ils organisent une tournée sénégambienne, il est actuellement en studio...
" Trois mois et neuf jours ne peuvent tuer quelqu’un,
Mes frères, rentrez à la maison!
Vous, qui n’avez rien à faire à Dakar.
Nos parents sont fatigués,
Le travail de la terre aussi dur soit-il ne peut anéantir
Un fils de N’DUT.
Que celui qui entend ma parole,
Rentre à Mont Rolland, c’est notre terroir"
Marcel salem, extrait traduit de "Baapa"