25 avril 2007

Lucien Millard interview

lucien Millard
Lucien millard a gentiment accepté de se prêter aux jeux des questions pour roots and culture, afin de parler de sa musique, des Antilles, de ses projets…
Saluons sa musique et son 2°album "hier et aujourd’hui" ainsi que sa disponibilité et son implication. Je vous invite à découvrir son site : Lucienmillard.com où vous trouverez tous ce que vous souhaitez savoir comme sa bio, ses news, ses dates de concerts ...
"femme du soleil":

Tout d’abord Lucien Millard, es ce que tu peux te présenter ?
Je suis originaire des Antilles, né à Fort de France et j'ai grandi à La Trinité. Je suis auteur, compositeur, interprète et arrangeur.
je suis musicien depuis toujours et pour toujours. La musique c'est ma colonne vertébrale, l'air que je respire, ma raison de vivre. Elle est le bateau qui m'a emporté dès mon plus jeune âge. Grâce à elle j'ai découvert de nouveaux rivages et fait des rencontres extraordiniares. La passion pour la musique est un cadeau inestimable que m'a fait la vie.

Tu es en train de préparer un nouvel album, peux tu nous en parler ?
Préparer est le mot qui me convient car je suis comme l'artisan je prends mon temps pour faire les choses, je soigne chaque étape. On me dit souvent que je suis perfectionniste, je le suis par respect pour le public et pour moi-même.
J'ai mis deux ans à terminer mon dernier album et encore parce que mon entourage m'a lancé un ultimatum.
je dois sentir l'harmonie des rythmes et des sons, il faut que ça coule agréablement.
J'aime faire écouter mes maquettes, recueillir les réactions. Ainsi j'ai ajouté un nouveau titre sur mon site "sé sa yo lé" et je serai ravi d'avoir les réactions des internautes. Il figurera sur le prochain album mais aura certainement subi quelques modifications.
Je ne connais jamais à l'avance le style de mes prochains morceaux. J'ai de la chance, je fais tout moi-même ce qui me permets de ne pas avoir la pression.

Y a t’il des concerts prévus pour cet été ou la priorité c’est l’enregistrement ?
Auparavant je ne faisais que de la scène et j'ai créé de nombreux groupes. J'ai eu envie de faire une pause. J'ai réalisé un premier 2 titres.
Cela a aiguisé ma curiosité et je me suis intéressé aux techniques d'enregistrement et de mixage. Maintenant j'alterne scène et studio (installé chez moi) selon les propositions et mes envies de composer. Le champ musical ouvert est immense quant au travail sur les sons.
Pour la scène j'ai trouvé un excellent partenaire martiniquais et ça roule.

Tu viens des Antilles, de la Martinique, mais aussi de Trinité ou tu as vécu dès ton plus jeune age, quelle influence cela a t’il eut sur ta musique ?
Lorque tu quittes ton pays natal, tu en emportes toujours un morceau avec toi. Je peux dire que la musique antillaise est le terreau, la source à laquelle je puise.
Dans un premier temps il te manque et ensuite tu le rends présent et proche par la musique. C'est comme si tu n'étais jamais parti.

Percussionniste mais aussi fabriquant d’instrument, comment en est tu venus a fabriquer tes propres instruments, et quels instruments fait tu ?
A l'origine, l'homme utilisait des éléments naturels comme instruments : coquillages, bois, graines, peaux...., mains, pieds, ....
Enfant, je fabriquais des instruments en cachette car ma famille ne voulait pas que je devienne musicien. A l'époque, le métier d'instit par exemple était mieux accepté!!!
J'ai gardé ce goût pour la fabrication de certains instruments (cha cha, syak (2 baleines de parapluie dans un manche en bois et une bombe d'insecticide martelée avec un gros clou). Mais tu peux aussi utiliser un couvercle en fer, un tambour de machine à laver, etc...tout dépend du son que tu recherches.
je suppose que c'est comme ça que sont nés les bâtons de pluie, les tambours, les cha cha....
Lucien MIllard


"mazouk":

Peut tu nous parler de la particularité des percussions de la Martinique et de trinité, en quoi sont elles différentes de celles de cuba ou de la jamaique par exemple ?
Je ne suis pas vraiment un spécialiste mais je crois savoir que les congas cubaines s'appellent aussi tambours congos et que le joueur est un "congero". Ses origines semblent être les tambours congolais N'Goma (amenés par les esclaves) et ont remplacé des instruments plus rudimentaires tels les "cajones" que l'on retrouve aussi en Espagne. Ce tambour a évolué, en un fût long et renflé. On évoque aussi l'arbre-tambour lorsqu'on évoque l'histoire des congas latines. Les spécialistes évoquent des différences dans la frappe des mains, dans les sonorités (le gordo grave, le quinto aigü, le secundo moyen), dans les rythmes et les danses qu'ils accompagnent (tango, rumba, salsa...)
Les sources des congas et du ka sont africaines. chaque tambour a ensuite évolué en fonction des contextes et des situations des populations locales.
Le Ka évoque aussi la mythologie égyptienne (le double, le monde des esprits).Il est très fortement lié à l'histoire des esclaves et était considéré comme une musique de "vié neg". c'est une expression que j'ai lue et qui marquait un peu de mépris. Heureusement les choses évoluent et le ka retrouve sa noblesse.
Le gwo ka a permis aux esclaves de parler, de s'exprimer, de résister, il leur a redonné de la dignité et de la liberté.

Qu’est ce que cela signifie pour toi de jouer du tambour ?
Et qu’est ce que le ka pour toi ?
C'est la voix de mes ancêtres qui résonne en moi et pour les autres. Cette voix dit "plus jamais ça". Il résonne des chants et des rythmes libérateurs.
C'est plus qu'un instrument , il a participé, avec la langue créole, à la naissance de l'identité antillaise.

En général dans tous rythmes il y a des claves, quelles sont les claves que tu utilisent pour accompagné le tambour (clave en bambou ?)
mon camarade musicien, Sylver, joue du tibwa sur un gros bambou, de la cloche, des percus, chant, fait du vocal. Il est le spécialiste de pleins de petites percussions.

En parlant de percussion, peut tu nous parler de la formation Gwo ka sound group ?
Avec Sylver cabrimol, nous revenons à une musique plus traditionnelle, plus épurée (percussions, tibwa, cha cha), chant
Sylver est également martiniquais et nous jouons sur le même registre nous n'avons pas besoin de nous parler longuement pour nous comprendre.
Pour les grandes scènes nous faisons appel à un musicien et une musicienne réunionnais qui ajoutent les rythmes du Cap Vert.

Quelles sont les origines africaines de ces rythmes, le vodou ? Le Yoruba ?
Imagine une multitude de petites rivières qui, en se rejoignant, forment un grand fleuve vigoureux. Voila comment j'imagine la naissance des tambours et des rythmes antillais. Ils ont été la voix des esclaves.
Mélange un peu de mythologie égyptienne, des cultures venant d'Afrique, une langue nigero-congolaise, des coutumes locales existantes déjà, tu comprends que rien n'est jamais pareil ni tout à fait différent. Ce serait compter sans l'intelligence, la créativité, l'ouverture des peuples. Tout cela fait que pour moi la question des origines n'est pas centrale. J'ai reçu un héritage musical quelques fois il émet des incantations, quelque fois il crie de rage, quelques fois il invite à la danse et souvent c'est tout cela à la fois.

Tu a fais des cours de percussions en France, devenir enseignant est un passage particulier pour un musicien, comment se passe tes cours, tu as une méthode particulière ?
J'ai un but faire comprendre aux éléves que ce n'est pas l'instrument qui fait le musicien
qu'il est inutile de se ruiner pour devenir un bon percussionniste.
Ils doivent apprivoiser leur instrument, apprendre à le connaitre, instaurer une sorte de lien avec lui comme s'il était le prolongement de son propre corps, comme s'il était l'écho de son propre rythme. N'importe qui ne peut pas jouer de n'importe quoi de but en blanc. Il y a donc d'abord un rite de reconnaissance, de ressenti des vibrations de la peau.
Après lorsque ce travail est fait, on peut passer au jeu avec lui.
J'ai imaginé une méthode "le bonhomme musicien" qui développe la créativité, l'imagination, le sens du groupe chez les futurs percussionnistes.

J'ai lu dans ta bio que tu as été coupeur de canne, es ce que quand on coupe la canne on est transporté dans le passé ? (celui des esclaves qui faisaient ce travail sous la contrainte)
Je vais t étonner, je n'ai pas ressenti cela sur l'instant. Par contre quand je joue avec mes percus ces images reviennent et prennent du sens.

Le passé de l’esclavage est fort et toujours présent dans le cœur des martiniquais non ? Mais N’est ce pas encore une source de division pour les antillais ? Certain voulant oublier et d’autres au contraire voulant encore faire vivre le feu sacré des ancients…
Quand un homme perd la mémoire il doit tout réapprendre même les gestes et les connaissances basiques.
Si nous oublions le passé de l'esclavage, avec les souffrances, les humiliations mais aussi le courage, la révolte, la lutte qui l'accompagnent, nous nous privons d'un héritage douloureux certes mais combien précieux.
ce passé c'est celui de l'humanité toute entière car la liberté des peuples se construit par des batailles féroces, des victoires éclatantes. La liberté ça se donne quelques fois mais ça se prend aussi le plus souvent.

Tu es aussi un pécheur, qu’est ce que l’on pêche à la Martinique (et trinité) ? Il doit y avoir des poissons qu’il n’y a pas en métropole.
j'ai été un mauvais pêcheur mais cette expérience m'a appris certaines choses : le respect de la nature (une mer déchainée apprend l'humilité) et la solidarité. Chacun a un travail à faire et la vie des uns dépend du sens des responsabilités des autres. Quant aux poissons j'avoue qu'avec moi ils ont coulé des jours tranquiles !!!

Et puis finalement un départ des Antilles pour la métropole où tu enrichis ton répertoire d’influences comme la techno, musicalement es ce que ce fut un tournant pour toi ?
En métropole, j'avais 19 ans, j'ai découvert le reggae, le rythm' and blues, je me suis lancé comme un fou sur ces rythmes et j'ai crée un foule de groupes pour les jouer. Je me souviens de cette époque où les groupes poussaient comme des champignons !
Beaucoup plus tard, un animateur de radio m'a demandé d'animer des soirées techno et house. J'ai sauté sur l'occasion et je n'ai pas été déçu, bonjour l'ambiance !

Tu vis en France aujourd’hui ou es tu retourné aux Antilles ?
Je vis en France, à côté de Perpignan, je suis revenu pendant 2 ans en Martinique de 1995 à 1997 où je me suis inscrit au CREM (centre robertin d'enseignement musical) et dans une école de musique à La Trinité où j'ai abordé le piano.

L'improvisation :

Pour moi, c'est la base de toute création musicale (j'enfonce une porte ouverte)
J'improvise une ligne de basse ou un rythme percussion et je laisse là quelque temps. Puis me vient une mélodie des fois ça va ensemble, des fois non. Ainsi il m'est arrivé de créer un rythme pour un morceau et finalement il rentre dans un autre parce qu'il vibre mieux.
C'est la musique qui a le dernier mot.

Tu as sortis un 2°cd l’année dernière, « hier et aujourd’hui », qui est une autoproduction, comment c’est passer l’enregistrement ?
Le CD "Hier et Aujourd'hui" est celui de la cinquantaine et résume mon cheminement personnel et artistique. Il évoque l' essentiel de mes valeurs, mes racines, l'amitié, l'amour, la tolérance.
J'ai la chance d'avoir tout le matériel d'enregistrement et de mixage et j'ai pu travailler à mon rythme sans pression.
J'ai failli devenir fou avec la technique mais je pense avoir réussi un équilibre entre les moyens techniques et le live.

Es ce qu’il y a des artistes des Antilles dont tu apprécies la musique et dont tu aimerais nous parler ?
J'ai encore quelques vieux 45 tours de Guy Conquette, Ralph Tamar, Henri Debs, David Martial. Je dois à beaucoup de musiciens d'être devenu musicien moi-même. Je ressens une grande émotion lorsque je les entends.

Quels sont tes musiciens qui ont été une source d’inspiration pour toi ?
James Brown, Bob Marley, Santana, Touré Kounda, Tito Puente, et d'autres sans oublier les jazz men de l'époque des clubs

On sait que ragga, et zouk prennent beaucoup de place dans le paysage musical martiniquais,
Qu’en est ‘il de la scène musicale antillaise aujourd’hui ?

Tout circule facilement à l'heure actuelle, la musique n'y échappe pas et ce n'est pas forcément une mauvaise chose. Ce que je redoute le plus, c'est l'envahissement de la musique par la technique. Elle la standardise et la "refroidit".

Tes paroles sont souvent en créoles, peut tu nous dire quelques mots en créole ?
mwen ka vreyé bonjou ba zot, tjenbé raid pa moli !

Le créole est une langue très belle pour la musique (pas seulement) es ce plus difficile d’écrire et de chanter en français ?
Je parle spontanément créole lorsque je suis dans une relation détendue et chaleureuse avec une ou plusieurs personnes. C'est une langue d'amour et de paix.
Je parle le français dans mes relations courantes, de tous les jours.

S’il y a un passage d’un texte en créole que tu souhaites nous expliquer ou traduire, un refrain, un bout de texte ?
Frè ya, mété ko doubout, krazé chenn la, pété pak pou bay douvan, fok ou soti adan vyé rèv tala, ......
c'est un extrait du titre "wonm la" qui s'adresse à un de mes amis resté en Martinique. Nous avions révê de courir le monde ensemble.
Malheureusement , ce rêve ne s'est jamais réalisé. Cette chanson lui rend hommage
"wonm la" :

Voilà, merci infiniment Lucien millard, je te laisse naturellement le mot de la fin :
on ne quitte jamais ce que l'on aime, on l'emporte au fond de soi.


lucien Millard Lucien Millard, interview by yogi.

20 avril 2007

Patrick persee, reggae-seggae de la Réunion

Patrick PerseePatrick persee, musicien multi instrumentiste autodidacte, est un chanteur qui mêle a son maloya les influences su sega, du reggae, du blues et des musiques du monde entier…
Il est un rastaman qui s'en est sorti grâce à la musique. Il nous délivre un message de paix à travers ces textes.
discographie:
albums dont "Ti Galet " qui est le premier de Patrick persee. Il sort en 1991 uniquement en k7, il sera réédité en cd seulement en 2002.
"ti galet":
Puis vient l’Album : "Arret' la guer" qui Sort en 1993 chez Discorama.
Il s’occupe aussi de l’album de sa fille Jessica persee "Paradise World" qui sort en 1997.
L’album "Kaya"Est sorti en 2006. C’est un hommage au très regretté Joseph Reginald Topize dit "Kaya", le roi du seggae.
"Kaya" :
Un album aux multiples invités qui a été enregistré en Bretagne.
Patrick Persee, arret la guer
Patrick Persee, kayaPatrick persee nous livre un authentique reggae-seggae réunionnais, tantôt acoustique tantôt électrique, avec en plus les multiples influences musicales et culturelles qu’offre la Réunion, et qui en font une musique riche et varié.
de toute façon "sa ce zot y voi":

Patrick Persee

13 avril 2007

Hommage à Alain Péters : Rest’la Maloya

Alain Peters fut le grand poète créole de la Réunion, et un musicien, parolier, chanteur incontournable du maloya.
alain peters
Alain peters, "mangé pou le coeur" :.
Il est né le 10 mars 1952 à La Réunion qu’il ne quitta que rarement, il n’aimait pas s’éloigner de l’île. Seulement un voyage écourté en France.
Outre le fait que sa musique nous emporte par son blues innérant, Alain était rongé par une mauvaise habitude : l’alcool. (Ah les rhums arrangé)
Il commence la musique dès l’âge de 13 ans en jouant de la guitare dans l’orchestre de bal de Jules Arlanda. Une époque où il se passionne pour la guitare
Son père Edouard Peters , qui était chauffeur de taxi était musicien à ses heures , il jouait de la batterie et de la flûte dans l’ orchestre du saxophoniste Chane Kane.
Une époque hippies, ou la musique des 70° fait sont effet sur le jeune réunionnais qui délaisse les études à l'école des frères Saint-Michel alors qu’il était en seconde pour se lancer dans des groupes comme Soul Motors puis the "Lords" avec les frères Gilbert et Dédé Lebon, puis "Pop Décadence et aussi Satisfaction"en 1975. Tant de tentative musicale qui démontre l’influence en autre de led zeppelin...
alain peters L’aventure du cinéma royal :
Un certain mr.Chan Kam Shu rachète le cinéma royal à st. Joseph afin d’installer des studios de répétition. Sous l'égide de René Lacaille, Alain péters, et d'autres musiciens : il crée le groupe"Caméléons".
Alain péters rencontre un poète réunionnais, Jean Albany, et prend alors conscience de l’importance du créole. Un tournant ou les traditions reviennent au galop.
L’aventure du cinéma royal se termine en 1978.
L’année suivante en 1979 il fonde le groupe "carrousel" :
Carroussel c’est Alain Peters au chant et à la basse, Zoun à la flûte et aux percussions, Joël Gonthier également aux percussions, Jean Claude Viadère au chant et caïambe, Loy Erlich aux claviers et Bruno Leflanchec à la trompette.
En 1980, le père d’Alain peters meurt, ce qui a pour conséquence de le faire plonger dans l’alcool. Il perd tout, sa femme et son groupe le quitte.
"L'était pris dan' c'baton la colle". Alain Peters.
"Sa vie, telle une coulée de lave, a tout brûlé. Il était difficilement gérable. Il était impossible de prévoir une tournée avec lui. Pour chaque concert, il fallait aller le chercher. On ne savait jamais vraiment où d’ailleurs. Il fallait le pister, remonter le fil de sa détresse". rené lacaille
alain peters Enregistrement :
Jean Marie Pirot
, un professeur de math lui propose alors d’enregistrer sur un magnétophone 4 pistes ses chansons. On peut le remercier car sans lui, nous n’aurions quasiment rien comme enregistrement et trace de son art.
Et pendant 1 an Alain est venu tous les matins tôt pour enregistrer. .
Le résultat : une cassette "Romance pou in zézère" avec livret de 60 pages et "Mangé pou le cœur", qui sort en 1985.
alain peters En 1987 : il part pour son unique séjour en France : une cure de désintoxication et l’enregistrement de quelques chansons. Il faudra attendre 1994 pour voir le groupe carrousel se reformer le temps de 2 concerts. Mais Alain Péters est allé rejoindre les ancêtres le 12 juillet 1995. Le poète nous quitte d’une crise cardiaque en pleine rue.
salut l'artiste !
Alain Peters,"mon pois l'est au feu":

Discographie :
Il ne reste de ses chansons que quelques enregistrements effectués dans les conditions assez précaire mais que l’on n’oubliera jamais.
"Parabolèr" sort en 1998 chez Takamba, C’est le seul album disponible d’Alain Péters. Une vingtaine de titres remasterisés,
Alain jouait de sa Takamba, une guitare du sahel que lui avait offerte son ami Loy.
"Moin pas in beau paroler, moin just' in paraboler ! "Alain peters.
"Je ne suis pas un bon parolier, juste un paraboleur".
A signaler un vibrant hommage a Alain Peters, l’excellent album enregistrer à son honneur "Rest’la Maloya", un hommage posthume par le festival Africolor et enregistré par le label Cobalt. Un album Enregistré live au Festival Africolor en décembre 2000, l’album réunit bien sur des proches d’Alain Péters : Loy Ehrlich, Joël Gonthier, René Lacaille, Bernard Marka, Tikok Vellaye et Danyel War, qui reprennent quelques-unes de ses chansons comme "Mangé pour le cœur, Waïo Maman, Plime la Misère, Rest’la Maloya"…
Un autre hommage celui de patrick persee l’album "ti galet, hommage a Alain peters". Ce qui nous montre l’importance du poète maudit dans le cœur des réunionnais.
source : article de Magali Bergès.

Alain Peters, "waïo maman":
.
"Alain, il est immortel, Il a laissé beaucoup de belles choses. C’est une valeur poétique et musicale. C’est quelqu’un que je respecte grandement. C’est un rebelle qui ne pouvait pas s’inscrire dans la réalité. C’était quelqu’un de très commun et hors du commun à la fois. Il chantait sa réalité, son abîme. C’était un vagabond. Il n’a pas d’âge. Je le sais mort depuis longtemps, mais il continue d’être en nous". Danyel Waro

12 avril 2007

proverbe réunionais

"Couler la peau la pas couler lo ker."

09 avril 2007

René Lacaille : l’accordéon de la réunion

rené lacaille René Lacaille est un chanteur et accordéoniste de La réunion, dans la tradition du maloya, et de la culture créole. Un maloya souvent qualifié de world maloya car il s’ouvre aux mélanges musicaux tout en gardant son originalité et son intégrité.
René lacaille "Rien n’est instantané, mais le travail, ou plutôt le plaisir que tu y prends, est toujours payant. Avec un accordéon, tu peux faire la mélodie et la basse. Un peu comme le piano, mais en plus complexe car tu joues sans voir les touches, comme un pianiste aveugle."
René Lacaille est né en 1946 et commença l’accordéon dès l’age de 6 ans, il monta sur scène à 7 ans. Il animait les mariages avec son père qui est pour lui sa première influence musicale : Polka, valse et bien sur séga étaient aux programmes.
Il est multi instrumentiste, car en dehors de la pratique de son instrument favori : l'accordéon, il joue aussi saxo et guitare, batterie et percussions.
rené lacaille Il crée le groupe "caméléon" en 1966, avec le chanteur poète Alain Peters, il a 20 ans. Un groupe qui mélange la musique traditionnelle avec les influences modernes occidentales.
"C’est pas beau, la musique ? Ce soir, on a la planète entière". René Lacaille lors de son 60 ° anniversaire.
Il s’installe en France en 1979 et y vit toujours.Il crée le groupe "Ad-Hoc", à son retour pour la Réunion. Le groupe interprète "Sax Sega" dans lequel il joue du saxo devient un tube dans les années 70 et sera jouer dans tous les avions air france.

Discographie :
René est un musicien qui accorde une grande importance aux rencontres, notamment musicale : Manu Dibango, Higelin, Bob Brozmann, Yuri Buenavantura, Alain Peters et beaucoup d'autres…
rené lacaille Son premier album "Aster" sort en 1996 chez Discorama. Puis vient le tour de en 1999 "Pantanpo" avec la participation de danyel waro. En 2002, l'album"Digdig" réalisé avec Bob Brozman.
Il sort "Mapou" en 2004 avec la participation de son fils Marc et son neveu Yanis. Un album dans lequel rené réunit toutes les influences musicales de l’île. Mapou : de la canne mapou, la plus sucrée des cannes à sucre.
René Lacaille, "5OP"

René Lacaille a beaucoup tourner en concert : à la Réunion puis dans le monde entier.
Il sera en concert le 17 avril à TERGNIER (02) Le 20 à PERPIGNAN (66).
Le 12 mai à ST-ANDRE DE CBZ (33).
Le 15 à MEYLAN (38) t le 25 à CERNAY (68) Trio Accordéons en Escale (R. Lacaille/R. Barbosa/A. Rivas).
"Je ne sais jamais d’avance ce que je vais jouer."
René Lacaille joue un maloya métissée ouvert aux cultures du mondes, il a d’ailleurs prit l’habitude de jouer tout style musical dès son plus jeune age dans les bals, c’est ainsi que le blues réunionnais se mêle à la samba, les influences du jazz et …de l’Europe et de l’Amérique du sud.
René Lacaille,"Lang la":


Selon vous, pourquoi la musique est-elle si présente à La Réunion ?
" Notre île est assez isolée donc on met de l’ambiance et de la musique à l’intérieur. Les gens aiment danser dehors et, pendant longtemps, la musique était la seule chose à faire pour s’amuser. Il y avait bien le PathéPhone, un tourne disque avec une manivelle mais à part ça il n’y avait rien.
On apprenait la musique grâce aux marins qui débarquaient dans le port avec leurs chants. Ils amenaient les airs et on les reprenait sans disques ni partitions. Peu de gens savaient lire les partitions de musique donc, la seule façon d’apprendre des chansons, c’était d’en retenir l’air. Parfois on jouait une partie de la chanson pendant des années et quelques temps après, on apprenait qu’il y a un autre couplet à coller avec. "
Est-ce pour cela que la musique de la Réunion est si métissée ?
" Des airs suédois où d’ailleurs devenaient petit à petit notre propre musique. Par exemple, les valses viennoises, dès qu’elles passaient à La Réunion, on leur faisait une petite "mise en pli", avec du "rouge à lèvre", un peu de "piment", c’est-à-dire qu’on l’arrangeait à notre façon."
Peut-on qualifier votre musique de traditionnelle ?
"Comme pour Danyel Waro, on dit que je fais de la musique traditionnelle mais nos chansons sont d’abord des compositions. Personne n’est réellement traditionnel. En fait, Granmoun Lélé, Danyèl Waro ou Firmin Viry jouent leurs propres musiques avec des rythmiques réunionnaises qui sont celles du Maloya ou du Séga. Comme eux, je n’ai jamais essayé de suivre la mode. Je crois que je suis dans le vrai car beaucoup d’artistes à travers le monde partagent cette vision."
Vous chantez en créole. Pourquoi est-ce si important pour vous ?
"Je ne pourrais pas chanter et composer en français. Je n’ai pas de feeling avec cette langue. Le français est une langue qu’on m’a obligé à parler donc elle est moins naturelle. Pour moi, un mot en créole sonne plus fort dans mon corps. Il renvoie à plus d’images. Parfois, quand je vois certains Réunionnais chanter en Français ça me gêne parce qu’on a l’impression qu’ils ne sont pas dans quelque chose de naturel."

03 avril 2007

Ti Sours, le maloya séga

ti sours, photo de tisours.musicblog.fr Le groupe ti’sours se forme en 1989 à la réunion à st.denis. A la différence de Firmin viry et de Granmoun lélé, ti’sours ne vient pas de familles installés dans les villages de la réunion mais bien de la capitale.
"Je n’ai battu le Roulér que vers 20, 21 ans" Tikok Vellaye.
ti sours,
ti sours album Une musique qui tire sa source du Maloya traditionnel avec un apport de rythme de l’Afrique de Madagascar mais aussi de Cuba. Un mélange musical détonnant, et festif entre séga et maloya, qui lutte pour défendre la Culture et la langue réunionnaise.
Le groupe ti sours :
C’est Tikok Vellaye le leader du groupe. Il vit à st.benoit de la réunion.
Il a commencé la musique à 18 ans.
Il est multi instrumentiste, guitare, basse, et instruments du maloya Rouleur Kayamb1 et Bobre. Et il joue également des instruments venant de Madagascar, et des Comores.
Il fut musicien de Danyel Waro
ti sours album Les musiciens de ti’sours : Musiciens Tikok Vellaye, tiloune vellay, loren dalleau, tieri madelaine, tikoko opta, sésil ducap.
Discographie :
Le groupe Ti Sours a débuté en 1989 à Saint-Denis dans le quartier de la source.
Le 1°album « Ti Pyier », sort en 1994.
Leur 2°album 'Lé Tan po di', sort en 2000.
'Sa Tout po mwin' est le 3° opus du groupe
Ti’sours mêle à leur maloya-séga des influences afro-cubaines.
Une musique qui reste fidèle aux traditions « une base traditionnelle mélangée ».et qui dénoncent l’abandon du créole et les méfaits de la modernité.
ti sours " je pratique beaucoup la religion Malbar4 et Malgache aussi. Dans les cérémonies, il y a des instruments traditionnels qu’on utilise dans le maloya. J’entendais ces rythmes depuis l’enfance, ils étaient déjà en moi. Pour les instruments malbar, je suis allé voir un ami religieux, pour qu’il m’apprenne la finesse de certaines frappes. "
Tu viens d’une famille de musiciens ?
" Oui, mais pas d’instruments traditionnels. Mon père, Georges, jouait de la batterie et de la guitare dans un groupe de variétés et de Séga : Sami. Ma maman, elle, était une très bonne danseuse. Par contre, depuis une vingtaine d’années, mes parents organisent des servis malgas où là, les instruments traditionnels sont bien présents. Idem dans les cérémonies malbar. Les servis ont été mes principales rencontres avec la tradition ; avec aussi quelques 33T et K7 de musiques malgaches qu’on écoutait à la maison et sur lesquels on dansait en famille. Pour moi, le tambour, c’est le respect des ancêtres...Je sais que si je suis là, c’est grâce à eux ! " Tikok vellaye

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