max roméo de son vrai nom maxwell smith, c'est Bunny lee qui lui trouva son surnom car il était souvent en train de palabrer avec ses dames. il est né le 22 octobre 1944 à saint ann, en jamaique.
il hésita entre être pretre et une carrière de chanteur, c'est la deuxième solution qui s'imposa avec la fondation de the emotions, un trio vocal ( à noter la présence du frère de robbie shakespeare lloyd).ils enregistrent leur premier opus en 1967.max romeo quitte le trio pour enregistrer chez le jeune producteur bunny lee. il enregistre " put me in the mood", et d'autres superbes rock steady.le morceau qui le rend célèbre est " wet dream " et c'est le début d'une grande tournée en angleterre. en 1971, il devient rasta, et ses compositions deviennent plus engagées. bien que peu connu max roméo est en train de devenir un des plus grand chanteurs de l'histoire jamaicaine.il rejoint les hippies boys, avec aston familyman barret et son frère carlton.Plus tard, les Hippy boys deviendront les Upsetters sous la main mise de lee perry.il fonde son label en 1971, et produits quelques titres de dennis alcapone, rico rodriguez... il monte également son propre sound system " ro max hi fi ". mais c'est la rencontre avec lee perry qui est déterminante, ( encore une foix ) puisqu'il enregistre en 1975 war inna babylon au studio black ark du scratché. album le plus connu sur la planète reggae, et ce à juste titre.il fonde un autre label "charmax", contraction de son nom et de celui de son épouse charm ) mais tombe dans l'anonymat des années 80, finalement si peu adéquate pour le roots reggae... Comme beaucoup d'artistes jamaïcains, vous avez démarré grâce à un concours de talent… Max Roméo -" Oui, c'était à Clarendon. Il y avait un concours de talent, c’était en 1965. Des amis à moi me disaient tout le temps que j’avais une bonne voix. Ils m'ont poussé à y aller. Je me suis présenté à l'audition, et j’ai gagné.Quelle est votre première expérience en studio ?Ma première expérience était sur le label de Carlton. J'ai commencé à travailler avec Carlton. Il m'a donné la chance d'enregistrer mon premier morceau. J'étais intéressé par le chant, et il m’a donné cette opportunité. Ce fut Buy You A Rainbow avec les Emotions. C’est comme ça que ça a commencé.Qui étaient les autres membres des Emotions ?Il y avait Kenneth Knight, et Lloyd Shakespeare. Lloyd Shakespeare est décédé maintenant, il était le frère de Robbie Shakespeare. Robbie Shakespeare était encore un enfant, il allait à l'école.
Max Romeo n’est pas votre véritable nom. Pourquoi avoir changé ?Max Smith est mon vrai nom. On ne dirait pas un nom d’artiste, n’est-ce pas ? (rires). Le nom de Romeo m’a été donné par un ami à moi, Bunny Lee, avec qui je passais beaucoup de temps. Je cherchais un nom et il m’a dit : « Tu es un chanteur pour dames, tu devrais t’appeler Romeo. » Max Romeo, ce n’était pas une mauvaise idée, parce que ça rappelle Roméo & Juliette, l’emblème de l’amour. Et Max Romeo, ça pouvait donc dire Maximum Love. Une de vos chansons les plus célèbres, à cette époque, était Wet Dream.Wet Dream est sortie en 1969. Elle était produite par Bunny Lee. La chanson a fait un carton en Angleterre. Elle est restée dans les charts pendant 26 semaines. Elle est entrée dans l'Histoire, car elle n’a été joué qu’une seule fois à la radio, avant d’être bannie.Oui, elle a été bannie à cause de paroles trop explicites…Oui mais entre les DJs et les rappeurs maintenant, qu'ont-ils à dire ? Les paroles étaient trop obscènes, et la chanson a été bannie. Les skinheads étaient ceux qui, à l’époque, ont défendu la chanson. Ils l'ont compris tout de suite. Parce qu'en Angleterre, vous ne pouviez pas dire ''damn !'' Et ils avaient l'opportunité de dire ''Wet Dream''. Alors ils l'ont clamé haut et fort !
"time for jah" :
Quand êtes-vous devenu rasta ? "J’étais exposé à la foi depuis mon plus jeune âge. Je n’étais pas impliqué avant 1971. C’est à ce moment là que j’ai pris les choses sérieusement. Je n'aimais pas trop la religion car c'est ce qui m'a fait fuir de chez moi. J'étais avec des évangélistes, qui sont les gens les plus brutaux avec les enfants. Je ne pouvais plus le supporter, alors je me suis enfuis de chez moi. C'est pourquoi je n'ai jamais trop aimé la religion. Ces sont des choses maléfiques. Vous savez, les deux choses les plus destructrices sur Terre aujourd’hui sont la religion et la politique. On tue de plus en plus de gens au nom de la religion et de la politique. Les gens se rangent sous un emblème, mais il ne savent même pas ce que cela veut dire. Et vous vous êtes tourné vers Rasta… J'ai commencé à laisser pousser mes locks en 1972. J’étais influencé par les enseignements de Marcus Garvey. Je n’étais pas réellement dans la religion, je questionnais surtout l’explication de la création du monde. En fait, je recherchais ''la moitié de l’Histoire qui n’a jamais été dite''. Jusqu’à ce jour, la moitié qu’on m’avait raconté, c’était des conneries. Alors je me disais qu'il y avait peut-être une autre moitié plus séduisante que celle-là. Il fallait que je rassemble les morceaux. C’est comme ça que j’ai chanté des chansons comme Watch Your Temple. C’est aussi à cette époque que vous avez rencontré Lee Perry. Je le connaissais bien avant de commencer à enregistrer avec lui. Il travaillait pour Coxsone en tant que producteur. Il l’a quitté pour bosser avec Byron Lee. Il portait les disques aux magasins. Puis il a lancé le label Upsetter. Le but était de se concentrer sur Bob Marley, le façonnement de l’icône Bob Marley. Bob chantait comme lui ; si vous écoutez les chansons de Lee Perry et de Bob, vous ne pouvez pas dire Lee Perry chante comme Bob Marley. De manière évidente, Bob Marley chante comme Lee Perry, car Lee Perry chantait bien avant Bob Marley ! Yuh understand ? Puis Chris Blackwell est arrivé et Bob est parti avec lui, laissant un vide derrière lui. Lee Perry a perdu la raison. Il a mis le feu à son studio. Je le connaissais bien avant que l’on enregistre ensemble. Il est l'homme qui a fait les riddims de ''War Ina Babylon''. Nous avons écrit les paroles ensemble. Cet album que nous avons fait est le fruit d'une vraie collaboration. Justement, comment se passaient les enregistrements avec Perry ? Il est rapide. Mais quand vous pensez avoir fini, ce n’est pas le cas : si vous rentrez chez vous le soir et que vous revenez au studio à deux heures du matin, il y est encore ! En train de rajouter des sons étranges. Il n’aime pas ce qu’on entend tout le temps. A chaque nouvelle production, il veut entendre quelque chose de différent. Des bruits de pierre, d’eau… Il restait toute la nuit à jouer ces sons étranges. C'est lui qui devrait s’appeler Mad Professor !
Pourquoi avoir arrêté votre collaboration si fructueuse ? Il a décidé de tout arrêter, il ne voulait plus avoir affaire avec des artistes de reggae, parce qu’il en voulait à Bob Marley de l’avoir trahi. Il ne voulait plus travailler avec des chanteurs de reggae, moi y compris. J’ai respecté sa décision. Aujourd’hui, il serait juste de dire que je suis le seul artiste de reggae pour qui il ait du respect. Je suis le seul à pouvoir le croiser dans la rue et même le toucher. Personne d’autre ne peut faire ça. Il a toujours été respectueux envers moi. Ce qu’il a pu dire à Bob, il ne me l’aurait jamais dit en face ."
Parlons de la chanson Fire Fe The Vatican. C'est l'une de vos chansons les plus célèbres…Exact. La première fois que je suis allé à Rome, je ne savais pas que la chanson était si populaire là-bas. Je suis arrivé à Rome sans visa, car je savais que nous, les Jamaïcains, avons combattu avec les Italiens pour botter le cul des Français pendant la Révolution Française ! (rires) Alors pourquoi avoir un visa ? Quand je suis arrivé là-bas, j'ai vu cette station radio mobile qui est reliée à 60 stations de radio dans toute l'Europe. Ils expliquaient le sens des paroles de Fire Fi Di Vatican. Ce sont mes mots que j'ai utilisés: pour être purifié, vous devez être brûlé par le feu et pour être sanctifié, vous devez être lavé par le sang. En dehors du Vatican, qui est à Rome, j'ai vu de la souffrance, des gens dormir sur des journaux. Et le Vatican est l'Etat le plus riche du monde. Vous devez être purifié et sanctifié. Alors ''Fire fi di Vatican, blood fi di pope''. C'est tout. Je ne disais pas ''Tuez le pape''. Quelle est votre opinion sur la scène reggae actuelle en Jamaïque ?Nous n’avons pas de scène reggae en Jamaïque. Nous avons une scène ragga, qui plonge l’industrie vers le bas. Ces gars vendent seulement 3 000 albums. Où est l'industrie ? Il y a tout de même des artistes ''conscients''…Yeah, ok. On n'a pas d'industrie en Jamaïque, on a des artistes qui pourraient constituer une industrie. Mais ils utilisent le ragga et tuent l'industrie. Personne n’achète de ragga. Vous n’avez pas besoin d’acheter les cd, il suffit d’allumer la radio. Derrière le micro, les animateurs annoncent : ''Yeah massives, ce soir des sélections toutes fraîches, assurez-vous que les cassettes enregistrent !'' A minuit, l'animateur revient et dit : « Le nouveau Max Romeo, massives !! Démarrez les cassettes ! » A qui vais-je vendre mon album ? Tout le monde l’a déjà ! Il n’y a pas d’industrie, c’est le chaos. God Bless France, où des artistes roots & culture peuvent perdurer."max romeo, interview tiré de reggae france.
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